Au total, ce sont 47 trafiquants fauniques, certains encore présumés, qui ont été arrêtés ces deux dernières années dans le pays, pour détention, circulation et tentative de commercialisation de trophées d’espèces animales intégralement protégées, à travers 21 opérations réalisées par la gendarmerie nationale, en collaboration avec les agents du Ministère de l’économie forestière (Eaux et forêts), bénéficiant de l’appui technique du P.a.l.f (Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage).
Les actions menées conjointement par la gendarmerie, les agents des eaux et forêts et le P.a.l.f ont permis de démanteler plusieurs réseaux de trafiquants d’animaux sauvages protégés par la loi sur la faune et les aires protégées dans notre pays. Sur 47 individus arrêtés entre 2023 et 2024, 27 ont été placés derrière les barreaux dont 16 ont été déjà condamnés à des peines de prison ferme. Ceci, grâce à l’engagement de la justice qui n’a ménagé aucun effort dans la préservation, au profit des générations présentes et futures, des espèces en voie de disparition.
Parmi les produits fauniques saisis en grande quantité pendant ces deux dernières années, figurent: des ivoires d’éléphant, des peaux de panthère, des écailles de pangolin et les perroquets gris du Gabon. Une enquête de l’U.i.c.n (Union internationale de conservation de la nature) a révélé une diminution importante du nombre d’éléphants d’Afrique sur l’ensemble du continent. Ce nombre a chuté de plus de 86% sur une période de 31 ans. Tandis que la population d’éléphants de savane d’Afrique a diminué d’au moins 60% au cours des 50 dernières années.
Conscient de ces faits, notre pays a, depuis 2008, pris une résolution ferme pour protéger ses espèces animales en voie d’extinction. Selon la loi, «l’importation, l’exportation, la détention et le transit sur le territoire national des espèces animales intégralement protégées ainsi que leurs trophées sont strictement interdits, sauf dérogation spéciale de l’administration des eaux et forêts, pour les besoins de la recherche scientifique ou à des fins de reproduction». Les contrevenants sont exposés à des peines de prison ferme ainsi qu’à des amendes.
Evariste LELOUSI