Quatre personnes, dont un greffier en chef, arrêtées les 22 et 23 octobre 2024 à Dolisie, commune et chef-lieu du Département du Niari, ont comparu à partir du vendredi 8 novembre dernier, devant le Tribunal de grande instance de cette localité. Accusées de détention, circulation et tentative de commercialisation de pointes d’ivoire d’éléphant, une espèce animale protégée par la loi dans notre pays, elles risquent des peines allant de deux à cinq ans d’emprisonnement ferme ainsi qu’une amende pouvant atteindre cinq millions de francs Cfa conformément à la loi.
Les quatre présumés délinquants fauniques avaient été arrêtés, dans le cadre d’une opération contre le trafic de produits fauniques protégés, menée par les services de la gendarmerie nationale et la Direction départementale de l’économie forestière, avec l’appui du P.a.l.f (Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage).
Au nombre de trois, les pointes d’ivoire saisies par les autorités étaient sectionnées en neuf morceaux. Dans le lot, six ont des signes de scellés d’une ancienne affaire datant de 2021, jugée dans le même tribunal. Pour tenter de comprendre la situation, une enquête a permis aux forces de l’ordre de mettre la main sur le greffier en chef. Ce dernier aurait soustrait les scellés dont il avait la garde au magasin du tribunal et remis à l’un des trois individus interpellés, en vue de les vendre. De même, «trois morceaux auraient été achetés par l’un des suspects au village Mbiribi, dans le District de Banda, et transportés à Dolisie, pour être revendus», souligne l’enquête.
Rappelons que, dans son article 27, la loi congolaise sur la faune et les aires protégées établit que «l’importation, l’exportation, la détention et le transit sur le territoire national des espèces animales intégralement protégées ainsi que leurs trophées sont strictement interdits, sauf dérogation spéciale de l’administration des eaux et forêts pour les besoins de la recherche scientifique». Ainsi, gare à ceux qui se feront prendre par les autorités, car la loi reste la loi et elle n’épargne personne.
Evariste LELOUSSI