Un panel organisé vendredi 4 août 2023, à Brazzaville, par l’Association «Elite women’s club», dans le cadre de la troisième édition des assises de la femme africaine, dénommées «Le mbongui de la femme africaine», a appelé à développer les plans d’actions nationaux et locaux, former les prestataires des services de base et promouvoir l’éducation de genre dans les programmes scolaires. Placé sous le thème, «impact des violences basées sur le genre et le développement de la société», ce panel était animé par Mme Christina Sarah Adoua, attachée au Département partenariat public-privé et promotion du secteur privé, à la Primature.
Au cours de ce panel, plusieurs personnalités des milieux universitaires, de l’entreprise et de la société civile ont partagé leurs visions sur les différents aspects des violences basées sur le genre. Les participants ont réfléchi sur la manière de développer les actions pour lutter efficacement contre ce fléau dans notre pays.
Selon Mme Christina Sarah Adoua, «dans notre pays, les violences basées sur le genre sont pour la plupart d’origine domestique». Elle a souligné que les Congolais ne sont pas assez sensibilisés sur les violences basées sur le genre. «La place que la femme occupe dans notre société ne lui sert pas réellement», a-t-elle indiqué, dans un contexte où nous vivons dans une société majoritairement patriarcale. Elle a également souligné que «la place qu’occupe la femme au Congo est dégradée, déplacée et qu’il faudrait plus de sensibilisation sur le rapport homme et femme».
Les dommages et conséquences des violences basées sur le genre dans notre pays sont énormes sur les victimes et les familles. Mais, les mécanismes mis en place ne permettent pas, pour le moment, de répertorier, de manière exacte, le nombre de cas de violence dans la mesure où les victimes ne se confient pas souvent. «Aujourd’hui au Congo, on estime environ 2% de femmes qui se rapprochent des autorités compétentes, lorsqu’ils sont victimes de violences. De même, quatre femmes sur sept seraient violentées tous les trois jours», a affirmé Mme Christina Sarah Adoua.
Notons que les participants à ce panel ont émis quelques inquiétudes l’impunité qui persiste. «Les auteurs des violences basées sur le genre bénéficient d’un traitement de faveur à travers une rapide sortie de prison, en dépit de la gravité du forfait commis». Le Congo dispose, depuis le mois de mai 2022, d’une loi appelée «Mouébara», pour lutter contre les violences faites aux femmes. La ministre de la promotion de la femme a mis en place une cellule d’accompagnement des victimes d’agression.
Roland KOULOUNGOU