La crise post-életorale au niveau des partis politiques n’a pas épargné le M.c.d.d.i (Mouvement congolais pour le développement et la démocratie intégrale), parti dirigé par le haut-commissaire Euloge Landry Kolélas et situé à la majorité présidentielle. Aux dernières élections législatives de juillet dernier, le M.c.d.d.i n’a eu qu’un député élu et le deuxième est un suppléant. Dans une pétition signée le mercredi 26 octobre 2022, le collectif des présidents de comités d’arrondissement M.c.d.d.i de Brazzaville ont exigé «le changement pur et simple de l’équipe dirigeante du parti», au regard de ces maigres résultats électoraux. La réaction de la direction du parti ne s’est pas faite attendre. Le mardi 29 octobre, le comité départemental M.c.d.d.i de Brazzaville a tenu une assemblée générale extraordinaire et a porté à sa tête le député siégeant, Ulrich Martinien Régis Bocko, en remplacement de Davy Jesmin Mpassi, le président fédéral accusé d’être l’instigateur de la pétition du collectif des présidents de comités d’arrondissement.

Ulrich Martinien Régis Bocko, député siégeant et président de la Fédération M.c.d.d.i de Brazzaville.
Ulrich Martinien Régis Bocko, député siégeant et président de la Fédération M.c.d.d.i de Brazzaville.

Le M.c.d.d.i s’est-il mis à l’abri de la crise provoquée par les présidents de comités d’arrondissement de Brazzaville? Revenu au M.c.d.d.i en novembre 2020, à la suite du processus de réconciliation mené par Euloge Landry Kolélas permettant ainsi à ceux qui avaient quitté la maison, considérés comme des «enfants égarés», d’y revenir, Davy Jesmin Mpassi avait claqué les rangs de l’U.d.h-Yuki, parti d’opposition accusé de mauvaises pratiques comme l’exclusion basée sur l’appartenance ethnique,  l’aliénation et le messianisme comme arme de séduction politique.
De retour au M.c.d.d.i, il avait été bombardé comme président fédéral de Brazzaville, alors qu’on s’acheminait vers l’élection présidentielle de mars 2021. Aujourd’hui, rien ne va plus entre lui et le président du parti. Dans la pétition faite par le collectif des présidents des comités d’arrondissement du M.c.d.d.i de Brazzaville, les signataires dénoncent «l’échec du parti aux différentes élections, le népotisme et l’amateurisme qui gangrènent le parti, le manque d’expérience du président du parti, l’opacité financière, le déclin du parti et le règne de la dynastie au sein du parti». Ils exigent «le rétablissement de la situation des distingués conseillers élus mais remplacés par des non militants et le paiement immédiat, sans condition, des dettes contractées chez les bailleurs, à l’occasion des campagnes électorales».
C’est la goute d’eau qui a fait déborder le vase. Le comité fédéral du M.c.d.d.i Brazzaville s’est vite retrouvé en assemblée générale extraordinaire pour tordre le cou aux problèmes «mensongers, mal posés» par leurs auteurs, «en violation flagrante des textes réglementaires, des principes originels du M.c.d.d.i et de l’idéal de base hérité du président fondateur, Bernard Bakana Kolélas». Des sanctions exemplaires ont été requis contre les auteurs de la pétition, considérée comme un acte de «haute trahison». Mais, est-ce la fin du bras de fer? Pour l’instant, on peut considérer que le président du M.c.d.d.i a donné un signal fort: il ne tolérera pas que des voix revendicatives et dissidentes se fassent entendre dans les rangs du parti.

Urbain NZABANI

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