Le M.e.e.c (Mouvement des élèves et étudiants du Congo), sous l’impulsion de son président, Frédrich Dimi, a lancé, samedi 1er mars 2025, lors d’une cérémonie organisée au Lycée technique et commercial 1er Mai, à Brazzaville, une campagne contre l’insalubrité et les antivaleurs en milieu scolaire. Deux personnalités y ont apporté leur soutien moral, l’ancien député José Cyr Ebina et le secrétaire exécutif du Conseil consultatif de la jeunesse, Prince Michrist Kaba-Mboko.
Dans le but de lutter contre l’insalubrité, les antivaleurs dont la fraude, la corruption, la violence ainsi que les conflits entre élèves d’établissements différents, le M.e.e.c a lancé une campagne, pour conscientiser les élèves sur l’importance d’avoir une bonne moralité à l’école. En effet, l’absence de valeurs est une sorte de pandémie qui génère, depuis quelques années, plusieurs maux auxquels est confrontés l’école congolaise de nos jours. Cette crise des valeurs est l’expression la plus crue d’une jeunesse dont certains adolescents et jeunes s’égarent facilement dans les voies de la délinquance.
«Le M.e.e.c, de par cette campagne, entend sensibiliser les élèves à la lutte contre la violence en milieu scolaire», a déclaré Frédrich Dimi, en soulignant le contexte actuel marqué par «la dépravation des mœurs en milieu scolaire, à travers des vidéos à caractère sexuel et violent, diffusées dans les réseaux sociaux», a-t-il indiqué. Il a fait savoir que «le mouvement des élèves et étudiants du Congo veut contribuer à l’éradication de ce phénomène», a-t-il déclaré dans son mot de circonstance.
Pour sa part, José Cyr Ebina a pris comme exemple les villes de Sodome et Gomorrhe dans la Bible, punies par Dieu, pour leurs péchés dont la débauche sexuelle. Il a demandé aux élèves de toujours se rappeler certains des dix commandements de Dieu, à savoir: «Tu honoreras ton père et ta mère; Tu ne tueras pas; Tu ne feras pas d’adultère; Tu ne voleras pas; Tu ne mentiras pas».
Or, aujourd’hui, on voit des élèves qui se fichent des conseils de leurs parents, qui tuent avec des armes blanches en devenant bébés noirs ou kulunas, qui volent et braquent les paisibles populations dans les quartiers, en ravissant leurs biens comme les téléphones portables, et qui vivent de mensonges. «Comment la société congolaise va-t-elle évoluer avec de tels vices? Comment va-t-elle évoluer si ses enfants, élèves et jeunes qui vont à l’école cultivent en eux les antivaleurs?», s’est-il interrogé.
Mais, face à ces dérives sociales des jeunes, l’ancien député reste optimiste pour ramener à la raison ceux des jeunes qui s’égarent. «Nous les aînés, nous ne pouvons pas croiser les bras et regarder l’école congolaise dériver de la sorte. L’école congolaise est malade à cause de l’intrusion des antivaleurs». Poursuivons son propos, il a salué l’initiative de cette campagne de sensibilisation et d’éducation, en soulignant que «c’est une contribution appréciable pour l’avenir des jeunes».
De son côté, Prince Michrist Kaba Mboko, a appelé les jeunes à la responsabilité. «Notre avenir dépend avant tout de nous-mêmes», a-t-il dit, tout en soulignant la nécessité de prévenir et de combattre les antivaleurs. «Nous avons ensemble la responsabilité de faire que notre pays se porte mieux et que notre jeunesse qui constitue la population la plus importante de notre pays soit éduquée, responsable et respectueuse», a-t-il insisté.
Notons que la cérémonie de lancement de la campagne contre l’insalubrité et les antivaleurs en milieu scolaire s’est déroulée en présence du proviseur du Lycée technique et commercial 1er Mai, du représentant du directeur départemental de l’enseignement technique, du président de l’U.l.e.e.co (Union libre des élèves et étudiants du Congo), des élèves de ce lycée et d’autres établissements scolaires ainsi que de quelques invités.
R. KOULOUNGOU