Plus d’une année après l’élection présidentielle, et cinq mois après les législatives et les locales, Donald Mobobola, coordonnateur du M.j.p (Mouvement des jeunes présidentiels), «Jeunesse de Denis Sassou-Nguesso», comme il aime appeler son mouvement, a fait son entrée politique par une conférence de presse, vendredi 9 décembre 2022, à l’Hôtel Olympic palace, à Brazzaville. La lutte contre les antivaleurs a été au cœurs de ses propos. Ce faisant, il a interpellé les cadres des partis de la majorité présidentielle à changer de comportement dans la gestion des affaires publiques.
Dans son mot liminaire, Donald Mobobola a fait savoir que «fort de ses 38.000 membres, le M.j.p, Jeunesse de Denis Sassou-Nguesso, va lancer une opération de restructuration de ses organes, dans le but de consolider sa place de première force mobilisatrice des jeunes de la majorité présidentielle».
«Le M.j.p étant bien organisé et bien structuré a présenté onze candidats aux élections législatives et locales de juillet 2022. Mais, à six jours de la fin des campagnes électorales, contre toute attente, notre parti a connu le retrait de ses candidats sans l’avis de sa direction politique. Ceci n’est pas un acte démocratique», a-t-il déclaré. «Des actes qui mettent le M.j.p, grand outil de la majorité présidentielle, dans une position inconfortable», a-t-il avoué.
Donald Mobobola a saisi cette opportunité pour dénoncer les anti-valeurs. «Lors de ses discours, le Président de la République ne cesse de condamner le népotisme devenu aigue, le régionalisme, le sectarisme et la parentocratie dans les institutions de la République, qui freinent le développement socio-économique de notre pays», a-t-il affirmé. Il souhaite que le Chef de l’Etat fasse son message de vœux de nouvel an devant la jeunesse. «Fort de son attachement à la jeunesse qui lui est chère, le M.j.p, Jeunesse de Denis Sassou-Nguesso, sollicite que le discours de fin d’année de 2022 se fasse devant la jeunesse congolaise réunie», a-t-il lancé.
Le propos liminaire du coordonnateur du M.j.p n’a pas laissé les journalistes indifférents. Leurs questions ont tourné autour des antivaleurs, de ce que le M.j.p a obtenu, après son implication dans la réélection du Président Denis Sassou-Nguesso… Il a répondu que les «antivaleurs alimentent les débats dans notre pays, le M.j.p se dresse derrière le Chef de l’Etat. Chaque fois qu’il est devant le parlement réuni en congrès, le Président de la République dénonce les antivaleurs. Ce discours n’est pas pour aujourd’hui et les maux persistent. Qu’est-ce que cela veut dire? Nous le M.j.p, nous devons aider notre Président. Si notre père insiste, cela veut dire qu’il y a un problème. Le Congo à 90% est géré par la majorité présidentielle. Dans quel milieu se développe les antivaleurs? C’est ici qu’il faut interpeller les cadres, ceux qui sont nommés et qui ont érigé les antivaleurs comme mode de gouverner: le vol, la lutte d’influence. Nous demandons à notre père à démettre tous ceux qui sont baignés dans l’escroquerie politique et dans les discours alimentaires. Lesquels sont à l’origine? C’est nous les partis de la majorité présidentielle. L’opposition ne gère pas avec nous. Les ministres, les préfets, les sous-préfets, les maires, les directeurs généraux et autres cadres sont issus de la majorité présidentielle. Donc, c’est de nous qu’il s’agit: les membres des partis de la majorité présidentielle qui sont indexés par le Président de la République, parce que c’est nous qui sommes au centre de la gestion de la chose publique. Nous devons nous retenir et arrêter le cirque. Qui sont à l’origine de ces antivaleurs? Le nœud du problème se retrouve au niveau du népotisme, de la parentocratie que nous condamnons fermement. Si moi, Mobobola, l’enfant d’un chasseur, fais la gabegie financière, je serai vite arrêté. Mais, celui qui est riche lorsqu’il vole, aucun service, moins la police, ne l’interpelle. Nous voulons voir un ministre qui a détourné des fonds être interpellé, jugé et si les faits sont vrais, qu’il soit jeté en prison. Nous sommes la jeunesse du Président de la République, nous devons nous ranger derrière lui. Et nous attendons son mot d’ordre. Le Président a été réélu pour améliorer les conditions de vie des populations».
Enfin, pour ce qui concerne la campagne de restructuration du parti, la presse sera informée de tout ce qui se fera et la campagne va durer six mois, a-t-il laissé entendre.
Propos recueillis par Chrysostome
FOUCK ZONZEKA