La préfecture de Brazzaville a opposé une fin de non-recevoir à la demande du M.r (Mouvement républicain) d’organiser un meeting, samedi 25 mars 2023, au Stade Yougos, à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville, en mémoire de son allié, feu Guy-Brice Parfait Kolélas. Dans son courrier, le préfet a indiqué qu’il «dispose d’éléments irréfutables qui démontrent que notre meeting est susceptible, non seulement d’écorner le tissu social, mais aussi de troubler la tranquillité publique». A la suite de ce refus, Destin Gavet, président du M.r (Mouvement républicain), parti situé à l’opposition, a tenu une conférence de presse à son siège au quartier Diata, dans le premier arrondissement Makélékélé, pour dénoncer ce qu’il considère comme une violation de la Constitution du 25 octobre 2015.

La conférence de presse de Destin Gavet s’est déroulée en présence de ses alliés politiques, à savoir le R.d.d (Rassemblement pour la démocratie et le développement) dont la délégation était conduite par son vice-président, Jean-Jacques serge Yhombi-Opango, et le Pa.pe (Parti du peuple), dont la délégation était conduite par Jean-Pierre Agnangoye.
«Le 24 février 2023, j’ai écrit au préfet de Brazzaville, pour solliciter une autorisation, afin de tenir un meeting au terrain Yougos, à Bacongo. Le 9 mars, le préfet m’a répondu défavorablement, sous motif d’absence de récépissé justifiant juridiquement l’autorisation de la création du parti. Ceci m’a étonné, sachant que la préfecture est sous tutelle du Ministère de l’intérieur, administration qui délivre le récépissé. Le 13 mars 2023, j’ai formulé une nouvelle demande, cette fois-ci en joignant le récépissé du Mouvement républicain. Contre toute attente, le 23 mars 2023, rebelote, le préfet a formulé une réponse négative, cette fois-ci en évoquant le fait qu’il dispose d’éléments irréfutables qui démontrent que notre meeting est susceptible non seulement d’écorner le tissu social mais aussi de troubler la tranquillité publique», a fait savoir Destin Gavet, dans son mot liminaire. «Cette énième violation de la Constitution que subit le Mouvement républicain nous interpelle de plus en plus. Nous sommes un parti politique qui a participé aux dernières élections législatives et locales, qui a des élus locaux. Un parti qui prône la démocratie et l’Etat de droit peut-il être une source de violence et de perturbation?», s’est-il interrogé.
«La Constitution du 25 octobre 2015 a été conçue dans un contexte de grands troubles et plusieurs de nos compatriotes ont perdu leurs vies pour cela. Nous avons donc le devoir, pour le respect de leurs mémoires, de nous conformer, tous sans exception, à cette Constitution, comme cela est mentionné dans son article 50», a-t-il fait savoir. «Nous prenons à témoin le peuple congolais et la communauté internationale, la prochaine fois que le Mouvement républicain fera face à une nouvelle privation de ses droits les plus élémentaires, notamment le droit de manifester ou de se rassembler, nous serions dans l’obligation de désobéir et de résister», a-t-il prévenu.
«Je lance un appel solennel au Président de la République pour que la paix et l’unité nationale ne soient pas mises en danger. J’en appelle au sens de responsabilité du Président de la République pour qu’ensemble, nous sauvions la Constitution, nous sauvions la démocratie, nous sauvions le vivre ensemble, la cohésion sociale et la paix chèrement acquises», a-t-il rappelé.
«Le Président de la République qui, jadis, était dans notre situation actuelle entre 1992 et 1997, c’est-à-dire opposant au pouvoir de Pascal Lissouba, disait je cite: «Lorsque la Constitution est violée, les démocrates ne doivent pas l’accepter», s’est-il souvenu. «Monsieur le Président de la République, nous sommes des démocrates. Face aux multiples violations de la Constitution que devons-nous faire?», s’est-il interrogé.
Après le mot liminaire, les journalistes ont soulevé plusieurs préoccupations, dont l’affaire Figa. Destin Gavet s’est lancé dans un long développement, revenant sur la guerre de 1997. Pour lui, les élections organisées dans le pays depuis 2002 sont «catastrophiques». «Depuis cette année, toutes les élections organisées au Congo sont médiocres, puisque nous avons un fichier électoral qui comprend 5 mille électeurs fictifs. Ce régime est qualifié par les organisations internationales d’un régime autoritaire. Nous pensons que nous sommes dans un pays qui nous appartient tous et il revient au M.r de participer aux joutes électorales. Voilà pourquoi nous avons participé aux élections et avec le président Jean-Jacques, nous avons accompagné le président Kolélas à l’élection présidentielle de mars 2021. Nous sommes en train de nous organiser, afin de barrer la voie, en 2026, au P.c.t et ses alliés», a-t-il déclaré.
Concernant l’affaire Figa, il a rappelé que son parti, le M.r, a fait une déclaration sur cette affaire. «Dans notre pays, nous avons mis des institutions de contrôle qui coûtent cher à l’Etat. Elles doivent se saisir. Il y a un directeur général qui a été suspendu pour des malversations financières et qui est libre de ses mouvements et sur les réseaux sociaux, un membre du gouvernement est épinglé avec des preuves à l’appui et le gouvernement n’agit pas. Nous sommes indignés sur le silence du gouvernement. Le Figa a été mis en place pour créer des emplois, avec un fonds initial de 15 milliards de francs Cfa. On ne peut pas montrer aux yeux du monde toutes nos limites», a-t-il fait savoir. Destin Gavet a dit qu’il est attaché aux valeurs de paix, d’unité nationale et de démocratie. Il ne peut pas déstabiliser la paix et son rapprochement de Guy-Brice Parfait Kolélas l’a marqué.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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