Lettre ouverte du président du parti Alliance

Mabio Mavoungou Zinga prie Denis Sassou-Nguesso de renoncer au prochain mandat

C’est par une lettre ouverte de huit pages, datée du 14 septembre 2023 et écrite depuis Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, que le président du parti Alliance, Mabio Mavoungou Zinga, ancien député et ancien candidat à l’élection présidentielle, exhorte le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, à ne pas briguer le prochain mandat que lui autorise la Constitution, et qui est en principe le troisième et le dernier pour lui. Et pour cause, l’ancien député considère que la longévité du Président Sassou-Nguesso au pouvoir «est perçue aujourd’hui par tous, comme anachronique et répulsive». Alors, dans sa lettre, il tente de persuader le Président de la République, à force d’arguments.

Selon Mabio Mavoungou Zinga, «la majorité des Congolais se pose la question légitime de savoir si» le Président Denis Sassou-Nguesso va «encore réellement briguer un énième mandat», qui sera, en vérité, le dixième», puisqu’il est aux affaires «depuis plusieurs générations». Il considère que cette question est à «l’ordre du jour».
Mabio Mavoungou Zinga.
Pour lui, Denis Sassou-Nguesso est aux affaires, dans ce pays, depuis 53 ans dont plus ou moins 42 ans à la fin de ce mandat en tant que Président de la République. Ce faisant, il a «tout simplement un destin exceptionnel». Puis, lui demande: «Qu’est-ce que vous demandez de plus à Dieu?».
Mabio Mavoungou Zinga se met alors à dérouler son argumentation: «Comme je vous l’écrivais il y a huit ans, même si vous aviez tout juste, autrement dit, même si votre bilan serait largement positif, votre longévité au pouvoir est perçue, aujourd’hui, par tous, comme anachronique et répulsive. Le temps étant à la fois un allié et un adversaire incorruptible, la dentelle affective qui vous liait au peuple congolais est, aujourd’hui, en lambeaux».
Le président de l’Alliance enchaîne plus loin: «Chaque chose en son temps, soyez fier de bientôt tourner la page et de laisser, à d’autres, le soin de poursuivre la modernisation de notre chantier commun, le Congo. C’est une loi naturelle qu’aucun souverain ne saurait modifier. C’est pourquoi je vous conjure de ne pas croire en ceux qui vous prennent en otage et qui vous disent qu’il faut rester au pouvoir ad vitam aeternam. Prenez garde aussi à ceux qui prétendent qu’après vous, ce sera le règne du chaos. A moins que ce ne soit un chaos maîtrisé, car tout cela n’est que vanité des vanités».
Il essaie de convaincre le Chef de l’Etat qu’«il y a une autre vie après le Palais du peuple, pour tout dire après le pouvoir, ce pouvoir si temporel». Il l’exhorte à ne pas écouter les partisans: «Refusez donc la légitimité importée et la légalité imposée par ceux qui, impérialistes ou valets locaux, prétendent vous défendre coûte-que-coûte. En vérité, beaucoup veulent continuer à piller le pays ou à s’enrichir illicitement et impunément en s’abritant continuellement sous votre aura».
Pour rétablir la confiance des Congolais, il lui fait aussi des suggestions, en lui demandant de «prendre un train de mesures dont le socle serait la restauration de l’unité nationale», «poser des actes pour rassurer, apaiser, mais surtout reconstruire ensemble et se pardonner mutuellement», etc. Il lui propose aussi d’élargir les prisonniers: «Il s’ensuit que votre renonciation à tout autre mandat devrait s’accompagner de l’implantation d’un second pilier: la libération des prisonniers. Qu’ils soient des prisonniers politiques et/ou de droit commun comme André Okombi-Salissa, Jean-Marie Michel Mokoko et autres, pour peu qu’ils aient mené toute activité en résonance avec la politique: un seul mot paraît plus doux pour eux et pour le pays: liberté».
Bref, Mabio Mavoungou Zinga pense que le Président Sassou Nguesso peut tirer sa révérence en politique active,  lui qui a fait de la paix son credo, pour «dire, un jour, au Congo tout entier, à l’Afrique et au monde et imitant le messie: «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix». Les «sages conseils» de l’homme politique qu’est le président d’Alliance seront-ils écoutés? Wait and see!
Urbain NZABANI

Lettre ouverte de Mabio Mavoungou Zinga au Président de la République

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