Mathias Dzon, président de l’U.p.r.n (Union patriotique pour le renouveau national) et de la plateforme d’opposition, A.r.d (Alliance pour la république et la démocratie), a animé une conférence de presse, samedi 8 avril 2023, au siège de ladite plateforme politique, situé dans le 5ème arrondissement Ouenze, à Brazzaville. Deux thèmes ont meublé ses échanges avec les journalistes: la recrudescence inquiétante de la délinquance en général, de la délinquance financière en particulier, dont le dernier épisode est constitué par l’affaire Figa (Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement) et l’aggravation de la crise économique et financière qui plombe le Congo depuis plusieurs années. En présence des membres de la conférence des présidents de l’A.r.d, et des militants venus lui témoigner leur attachement.
Tout d’abord, Elo Dacy, chargé de la permanence de l’A.r.d, a présenté le mot liminaire. «Le Congo-Brazzaville traverse une très forte zone de turbulences. Le pays est plombé par une crise morale, économique, financière, sociale, démocratique, sécuritaire et électorale gravissime et sans précédent dans son histoire récente», a-t-il déclaré.
Il faut signaler que c’est depuis 2012 que l’A.r.d fait ce constat et on a l’impression qu’elle n’est pas entendue par le pouvoir. D’ailleurs, dans sa conférence de presse du 11 octobre 2022, le même tableau était brossé. «Le pays n’est plus gouverné. Le gouvernement passe le plus clair de son temps, tantôt à festoyer, tantôt à tenir de nombreuses réunions inutiles, tantôt à se réfugier dans le mensonge et l’auto-valorisation, tantôt à simuler, à dissimuler, à ruser avec l’opinion nationale et internationale, bref à bluffer pour que la confusion s’installe», poursuit-il.
Selon l’A.r.d, «les règles morales de nos sociétés traditionnelles, reprises par la Conférence nationale souveraine de 1991, à savoir, «tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu ne mentiras point», sont aujourd’hui bafouées. Dans les domaines économiques et financier, «la crise se manifeste par plusieurs signes annonciateurs parmi lesquels: l’effondrement économique; une gestion opaque des finances publiques; la délinquance financière à tous les étages et la faillite de toutes les entreprises publiques».
Le discours de Mathias Dzon n’a pas changé. Après avoir dressé un tableau sombre de la situation nationale, le président de l’A.r.d a ressorti son appel lancinant sur l’organisation d’un dialogue inclusif, afin de résoudre les problèmes auxquels les Congolais sont confrontés. «Le pouvoir est dans l’incapacité de gouverner. Il est en panne d’idées et n’a plus rien à proposer au pays», constate-t-il.
Au sujet des décisions du Conseil supérieur de la magistrature et commentant les propos du Chef de l’Etat qui a déclaré que «le ver est dans le fruit… Nous devons détruire le ver qui est dans le fruit», Mathias Dzon a rétorqué: «Ce que le Chef de l’Etat n’a pas dit, c’est que le ver, c’est l’Etat P.c.t et que le fruit, c’est le Congo». «De même qu’il a révoqué neuf magistrats jugés véreux et corrompus, il doit virer tous les tenants du pouvoir impliqués dans des scandales économiques et financiers, ce, sans exception. C’est une question de justice», a-t-il souligné. «Il faut détruire le ver qui est dans le fruit, sans sentimentalisme ni complaisance, en commençant par les gros poissons, aujourd’hui protégés par une immunité éternelle», a-t-il insisté.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA