«Davantage de prise de conscience et plus de responsabilité». C’est l’invite du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, dans son message à la Nation, à l’occasion de la célébration, le jeudi 15 août 2024, du 64ème anniversaire de l’indépendance du Congo. Dans ce message diffusé le mercredi 14 août à 20h, à la radio et la télévision nationales, il a placé «la célébration du 64ème anniversaire de l’accession de notre pays à sa souveraineté, sous le sceau de la responsabilité». Le mot «responsabilité» en majuscule dans le texte original. Et pour cause!
Pour Denis Sassou-Nguesso, «nos anciens avaient accompli, avec un sens élevé de responsabilité, le devoir patriotique, la mission historique de conduire notre pays à l’indépendance». Il constate que «depuis lors, le relais a été pris par une génération d’aînés qui, au fur et à mesure qu’ils se sont succédés, ont assumé ou assument leur responsabilité dans la construction de notre pays, sur fond d’une ambition patriotique: léguer aux générations montantes et futures, un Congo en paix, un Congo attractif, c’est-à-dire un Congo où il fait bon vivre, un Congo parfaitement visible dans un environnement international souvent instable».
Il reconnaît que c’est un chemin où les difficultés ne manquent pas. «Pour permettre à notre pays de résister aux chocs de l’économie mondiale, nous sommes parfois amenés à faire des réformes douloureuses et aussi à prendre des mesures dont les résultats positifs ne sont pas toujours immédiats. Mais, celles-ci permettront aux générations montantes et futures de profiter des retombées de l’action des aînés», a-t-il déclaré.
Réunir les conditions du développement, c’est construire les infrastructures de base. «Malheureusement, celles-ci sont particulièrement onéreuses. En la matière, il convient de reconnaître les efforts louables déjà consentis par le Congo et qui traduisent notre sens de responsabilité dans la modernisation de notre pays», admet-il. Raison pour laquelle il appelle la jeunesse au respect du travail qui se fait: «Les jeunes doivent avoir une attitude positive vis-à-vis des infrastructures déjà construites à grands frais par les aînés car celles-ci leur permettront de se consacrer aux défis de leur temps. Là aussi, transparaît l’incontournable quête de responsabilité».
Denis Sassou-Nguesso n’a pas oublié sa promesse à la jeunesse: «L’Initiative «2024, année de la jeunesse», qui ne doit pas être ramenée à la dimension d’un simple slogan, participe de la nécessité de répondre efficacement aux aspirations des jeunes et de les conditionner à l’accomplissement des missions qui leur sont dévolues. Dans tous les pays, les attentes essentielles des jeunes s’articulent autour des grands axes ci-après: l’éducation et le développement des compétences; l’emploi et l’entrepreneuriat; la gouvernance, la paix et la sécurité; la santé des jeunes, leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive; l’agriculture, les changements climatiques et l’environnement».
On ne sait pas si cela suffit pour rassurer la jeunesse congolaise, mais le Chef de l’Etat demeure optimiste et a tranché entre les aînés et les jeunes, concernant leur responsabilité respective: «Contre tout égoïsme, la responsabilité des aînés est de transmettre leur expérience, leur savoir, leur savoir-faire aux générations montantes et futures. Or, transmettre, c’est donner une dimension de la générosité, vertu qui relève de l’amour. Pour donner, il faut aimer. Il faut aimer le pays. Il faut aimer la patrie. Il faut aimer la justice. Bref, il faut aimer la morale.
Par contre, aux jeunes générations, leur responsabilité les appelle à l’humilité, cette vertu qui devrait leur permettre d’apprendre pour hériter de l’expérience des anciens, de faire montre de beaucoup de courage, d’être entreprenants, de saisir toutes les opportunités d’emploi disponibles, d’éviter les raccourcis de la facilité et de l’impatience, de s’élever par l’effort».
Parmi les ressources naturelles du pays, Denis Sassou-Nguesso compte aussi et surtout sur la forêt. «L’avenir de l’humanité est dans les forêts qui constituent l’or de demain, non seulement pour le bois, mais plus pour le carbone qu’elles séquestrent et l’oxygène qu’elles dégagent, vital à la survie de l’espèce humaine», a-t-il déclaré, en citant «les initiatives salutaires» prises dans ce domaine par le Congo.
Voilà ce qu’il faut retenir du message présidentiel: l’invite à la méditation sur notre prise de conscience et notre responsabilité par rapport au pays. les aînés, les jeunes sont interpellés. Bonne fête de l’indépendance!
Jean-Claude DIATOU