Le Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, a procédé, lundi 12 novembre 2022, au lancement officiel de l’opération d’enrôlement biométrique des agents civils de l’Etat, des enseignants volontaires et communautaires sur l’ensemble du territoire et dans les missions diplomatiques et consulaires du Congo avec l’appui de la Banque mondiale. La cérémonie a eu lieu à l’auditorium du Ministère des affaires étrangères, à Brazzaville, et s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, des représentants du système des Nations unies, des hauts commissaires, des présidents des commissions du Sénat et de l’Assemblée nationale, du préfet du Département de Brazzaville, Cébert Iboko Onanga, du maire de la capitale, Dieudonné Bantsimba, et des agents recenseurs
Avant de lancer officiellement l’opération d’enrôlement biométrique des agents civiles de l’Etat, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a attiré l’attention des cadres, pour que personne ne soit complaisant, sinon «les sanctions disciplinaires vont être appliquées». Cette opération concerne les agents civils de l’Etat recensés et non recensés, sur le territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires du Congo, les nouvelles recrues de la Fonction publique et les enseignants volontaires et communautaires du Ministère de l’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation.
Selon le ministre d’Etat Firmin Ayessa, ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, plusieurs recensements physiques des agents civils de l’Etat ont été réalisés, sans qu’on ne parvienne à la maîtrise du fichier des agents de l’Etat. «Le tout dernier, dont nous reconnaissons une fiabilité certaine, a été effectué en 2016, sur l’ensemble du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires du Congo à l’étranger». «Ce recensement avait, entre autres objectifs: la maîtrise des effectifs des agents civils de l’Etat, pour assurer la rationalisation des profils et une meilleure répartition technique et géographique des personnels, dans le but de promouvoir un service public de qualité; la maîtrise de la masse salariale; la maîtrise statistique tant quantitative que qualitative, des agents, des personnels et d’améliorer l’efficacité de son action; la mise en place d’une administration moderne et performante, au service du développement ainsi que des besoins des usagers», a-t-il précisé. Il faut espérer que l’actuelle opération, organisée avec le soutien de la Banque mondiale, va permettre d’atteindre ces objectifs.
«Il s’agit d’une activité majeure du gouvernement qui s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance et de la gestion des ressources humaines», a déclaré la représentante de la Banque mondiale, Mme Kouroutouma Ouattara. «L’enjeu étant la mise en place du système intégré de gestion des ressources de l’Etat», a-t-elle poursuivi.
«De nos jours, les défis du développement sont tels que l’évolution de l’administration publique exige impérativement la modernisation de la gestion de ses ressources humaines. En considération de cet impératif, notre pays a pris l’option de la mise en place d’une administration publique forte et efficace, prenant appui sur un capital humain performant. C’est dans ce droit fil que s’inscrit cette opération.», a-t-il déclaré le Premier ministre dans son allocution d’ouverture.
L’opération d’enrôlement qui pour la première fois se fait sur la base de la biométrie, se déroulera en trois phases. La première, c’est celle du Département de Brazzaville qui mobilise 250 acteurs de terrain en 15 équipes, et se déroule du 12 décembre 2022 au 20 février 2023. Les lieux d’enrôlement sont les sièges des institutions constitutionnelles et des établissements publics, la préfecture et la mairie de Brazzaville, le siège du district de l’Ile Mbamou. La deuxième phase est celle des autres départements et aura lieu après celle de Brazzaville. Enfin, la dernière phase est celle des missions diplomatiques et consulaires du Congo.
Rappelons qu’au recensement d’octobre 2016, le nombre des agents civils de l’Etat était enregistré à 64.157 sur les 71.548 estimés. Mais chaque année, le chiffre bouge avec les départs à la retraite (au moins trois mille fonctionnaires par année) et les recrutements des années 2019, 2020 et 2021.
Narcisse MAVOUNGOU