Il s’est tenu, vendredi 28 mars 2025, à Brazzaville, un atelier de restitution des résultats de l’enquête d’évaluation des coûts supportés par les patients atteints de tuberculose et leurs ménages en République du Congo. Ouvert par François Libama, conseiller du ministre de la santé et de la population, cet atelier a réuni des experts, des responsables institutionnels et des acteurs de terrain autour de la problématique de la tuberculose, une maladie encore largement présente dans le pays. L’approche par valorisation du capital humain à travers l’enquête réalisée dans huit départements du pays révèle 30,9% des coûts supportés par les patients tuberculeux. Ce qui corrobore la thèse selon laquelle, lorsqu’un ménage consacre 20% de son revenu pour la prise en charge d’un tuberculeux, il fait face à des coûts catastrophiques.
Les coûts directs et indirects associés à la prise en charge de la tuberculose est un sujet important dans le contexte de la recherche de solutions, pour alléger le fardeau économique des patients et de leurs familles. En effet, les patients tuberculeux et leurs ménages font face à des dépenses considérables, allant des frais médicaux aux coûts liés aux déplacements et à la perte de revenus pendant le traitement. Une enquête a été menée pour évaluer le poids de ces coûts dans les ménages. D’où la tenue de l’atelier de restitution des résultats de cette enquête.
Les résultats de l’enquête soulignent la nécessité d’une approche plus inclusive et équitable dans la lutte contre la tuberculose. Les participants ont insisté sur l’importance de renforcer les actions de prévention, de dépistage précoce et de traitement, en garantissant que les patients, quelle que soit leur situation économique, puissent accéder à des soins de qualité sans subir de lourdes charges financières.
Les coûts supportés par les ménages des patients tuberculeux, notamment en termes de transport, de consultations, de médicaments non couverts par le programme national et de perte de revenus sont importants. Les conclusions de cette étude conduiront à une révision des politiques de financement et à une meilleure prise en charge des frais engagés par les patients et leurs familles. En outre, l’atelier a permis de discuter de la possibilité d’une prise en charge intégrée des coûts, incluant les dépenses liées aux soins médicaux et sociaux.
Parmi les intervenants figuraient le Dr Hugues Traoré, coordonnateur de l’Unité de gestion du programme au Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), ainsi que François Hardain Okemba-Okombi, responsable du P.n.l.t (Programme national de lutte contre la tuberculose). Ces experts ont apporté leurs éclairages sur la manière dont les résultats de l’enquête pourront influencer les stratégies nationales et les interventions en matière de santé publique.
Les travaux de l’atelier ont été enrichis par la participation de nombreux points focaux du programme, en provenance des 12 départements du pays. Les délégués ont partagé leurs expériences et leurs observations concernant la gestion de la tuberculose dans leurs zones respectives, mettant en lumière des défis spécifiques à chaque département, tout en identifiant des solutions adaptées pour réduire la charge économique sur les familles.
Les recommandations formulées lors des discussions serviront de base pour ajuster les politiques publiques et renforcer l’efficacité du Programme national de lutte contre la tuberculose, afin de garantir une prise en charge plus accessible et équitable pour tous les Congolais.
Joseph MWISSI NKIENI








