Le ministre de l’assainissement urbain, du développement local et de l’entretien routier, Juste Désiré Mondélé, a entrepris une visite d’inspection, vendredi 14 février 2025, de la route nationale n°1 reliant Brazzaville à Mindouli, en passant par Kinkala et Gambari, dans le Département du Pool, afin d’évaluer son état. Fruit de la coopération entre le Congo et l’Union européenne, cette route de 122 kilomètres est en deux segments. Si le premier segment, Brazzaville-Kinkala (61,8 kilomètres), est en bon état, grâce aux travaux de maintenance financés par le gouvernement, particulièrement les travaux de protection contre l’érosion de Mabaya et la réhabilitation du pont sur la rivière Yeyeri, en revanche, le segment Kinkala-Mindouli (60 kilomètres) est un chantier abandonné. C’est pourquoi le ministre Mondélé a lancé un appel urgent, pour la reprise des travaux de ce segment.
Concernant l’axe routier Brazzaville-Kinkala, qui constitue le premier segment de la route nationale n°1, le ministre Juste Désiré Mondélé a affirmé qu’il est en «excellent état». «Nous avons pu constater les efforts réalisés pour lutter contre l’érosion. À Mabaya, par exemple, l’entreprise Lavarel environnement a réalisé un travail remarquable pour préserver cette infrastructure», a reconnu le ministre en charge de l’entretien routier, qui a également apprécié la réhabilitation du pont sur la rivière Yeyeri.
Par contre, le deuxième segment, dont les travaux furent co-financés par le 10ème Fed (Fonds européen de développement) et le gouvernement, mais ont été abandonnés depuis 2017, est dans un état de dégradation avancée, et il est livré à l’érosion et aux aléas climatiques.
Les travaux de construction de cette route avaient été lancés par le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, en juin 2015. Lors d’une conférence de presse de l’Equipe Europe à Brazzaville, le 5 mai 2023, l’ancien ambassadeur de l’Union européenne, Giacomo Durazzo, avait fait savoir que «le projet de construction de la route Kinkala-Mindouli avait été abandonné». Les difficultés financières rencontrées par l’Etat congolais est la cause de cet abandon. Le gouvernement n’arrivant pas à mobiliser la contrepartie financière congolaise. Il y a eu ensuite l’insécurité créée par la reprise des hostilités armées dans le Pool en 2017. En plus, le projet a laissé un contentieux entre l’Etat congolais et la société en charge des travaux.
Dans l’objectif de favoriser la reprise du chantier de cette infrastructure routière dont les travaux étaient pourtant suffisamment avancés, le ministre Mondélé a lancé un appel urgent. «Nous sommes en train de perdre cette route. Il y a véritablement urgence, puisqu’à plusieurs endroits, nous constatons que la nature est en train de dicter sa loi. Il faut que nous essayions de consolider cette belle route qui est le fruit de la coopération avec un partenaire multilatéral, l’Union européenne. C’est bien que nous protégions cette route, que nous refassions les enrobées et que ces trous béants soient traités, pour qu’on continue à la pratiquer, à faire en sorte que la circulation soit fluide», a confié Juste Désiré Mondélé. Il a appelé à l’ouverture rapide des discussions avec les partenaires, «afin d’envisager une reprise des travaux». Il a promis soumettre un rapport au Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, dans ce sens. «Nous ferons parvenir un rapport détaillant nos observations, avec une méthodologie, pour consolider les infrastructures en difficultés», a-t-il précisé.
Céleste Exaucé
SINDOUSSOULOU
