Le ministre de l’économie et des finances, Jean-Baptiste Ondaye, a fait une communication pour donner aux cadres des directions générales, régies financières, établissements et services relevant de sa tutelle, des orientations relatives aux pratiques de bonne gestion, pour atteindre les objectifs budgétaires de cette année. Il a fait cette communication lors d’une rencontre, jeudi 4 avril 2024, dans la salle de conférence de son cabinet, à Brazzaville. Il a annoncé que l’enquête sur les opérations frauduleuses à la douane sera étendue à l’administration des impôts et domaines. Les directeurs généraux des régies financières et des établissements sous tutelle sont donc invités à cheminer vers la quête de meilleures performances dans la gouvernance économique et financière du pays.
Tout est parti du constat que de nombreuses déviances font, pour certaines, la une des réseaux sociaux, dont entre autres, les controverses suscitées par la mise en place d’une commission chargée de mettre en œuvre les recommandations de l’enquête sur les opérations frauduleuses à la douane; les craintes liées au processus de nomination des responsables des services, à la suite de la publication des nouveaux organigrammes et les interpellations prononcées au niveau des impôts, pour lesquelles des sommes non recouvrées dans les caisses de l’Etat sont estimées à plusieurs milliards de francs Cfa.
Pour le ministre de l’économie et des finances, il faut relever le niveau de recouvrement des recettes de l’Etat. «Je pense qu’un objectif de 1.500 milliards de francs Cfa de recettes fiscales en 2024, dont 1.000 milliards de francs Cfa d’impôts et 500 milliards de francs Cfa de droits de douane est réaliste. S’agissant de la dépense, j’estime que l’objectif essentiel est de baisser de 5% les dépenses de fonctionnement courant, par rapport aux prévisions budgétaires de l’année 2024», a-t-il déclaré.
Pour Jean-Baptiste Ondaye, sans préjudice à cet objectif, doit demeurer comme principe fondamental, le respect à la bonne date des engagements financiers de l’Etat, à savoir les salaires des fonctionnaires, les pensions de retraite, le service de la dette ainsi que les autres dépenses prioritaires dans le cadre du P.n.d 2022-2026. Il a réaffirmé qu’avec force et vigueur, le train du changement est lancé, en conviant les cadres à prendre ce train qui se trouve désormais sur les rails. Tout en soulignant que «nous avons une opportunité de changer qualitativement notre trajectoire de développement, notamment dans les domaines de l’économie et des finances publiques».
Il a rappelé qu’aux mois de novembre et décembre 2022, il avait livré des communications qui avaient porté sur cinq orientations en vue de la fixation du chemin à emprunter. Ces communications s’appesantissaient sur l’obligation de performances et de résultats; la lutte contre les antivaleurs; la promotion de l’esprit d’équipe; l’élaboration d’une feuille de route des activités à mener et l’évaluation périodique des activités programmées.
Ces orientations devaient permettre de relever les défis qui s’imposent, parmi lesquels il y a la mobilisation optimale des ressources financières, en vue du financement du P.n.d (Plan nationale de développement) 2022-2026 et du fonctionnement de l’Etat; l’accélération de la diversification de l’économie nationale et le programme conclu avec le F.m.i au titre de la facilité élargie de crédit 2022-2024. L’ensemble de défis demeurent d’actualité, a-t-il insisté.
Pour trouver des réponses adéquates en vue de relever ces défis, «nous nous sommes engagés dans une démarche participative vers plusieurs chantiers du changement. Ces chantiers se sont traduits par une intense activité en 2023 et ont permis d’élaborer les documents de planification stratégique du ministère, avec l’ambition de devenir le vecteur de la performance économique et financier à l’horizon 2026». Cette démarche a également permis de revisiter l’organisation des services et des structures sous tutelle du ministère, qui a abouti à la publication de treize nouveaux décrets relatifs aux organigrammes des services du Ministère de l’économie et des finances, a précisé Jean-Baptiste Ondaye.
Notons que cette communication est intervenue après l’interpellation, par la justice, d’un directeur général relevant de ce ministère, celui des impôts, «pour faux et usage de faux et détournement de fonds publics». Ludovic Itoua a bénéficié d’une mise en liberté provisoire, après avoir payé une caution de 18 millions de francs Cfa et il a repris son service.
Martin BALOUATA-MALEKA