Jean-Baptiste Ondaye, ministre de l’économie et des finances, a présenté au Conseil des ministre, lors de sa session du vendredi 7 juin 2024, les conclusions de la 5ème revue du programme économique triennal soutenu par le F.m.i (Fonds monétaire international) au titre de la Fec (Facilité élargie de crédit). La revue, qui s’est tenue en ligne du 2 au 16 mai 2024, a porté sur les perspectives macroéconomiques, l’exécution au premier trimestre des budget 2023 et 2024, la situation d’endettement, le secteur financier et monétaire, la préparation d’une Facilité pour la résilience et la durabilité (F.r.d), le cadrage macroéconomique, les repères structurels et les actions préalables, les discussions sur le mémorandum de politiques économiques et financières.
Sur les perspectives macroéconomiques, il ressort que notre pays a connu une croissance de 2% en 2023, contre 1,8% en 2022. Il est projeté une croissance de 2,8% en 2024, principalement tirée par les activités de pétrole et de gaz. L’inflation a été de 3,2% à décembre 2022 et de 5,6% à décembre 2023; elle devrait se situer à 4% en 2024.
Le budget 2023 a été exécuté en recettes à 2.332,2 milliards de francs Cfa, soit un taux de 100% et en dépenses à hauteur de 1.833,3 milliards de francs Cfa, soit 91,8%. Le Conseil des ministres a en outre été informé d’une exécution seulement partielle des dépenses sociales (42,5%) tandis que certaines dépenses sont allées au-delà des prévisions. Il en est ainsi des charges communes, des transferts pétroliers et des intérêts de la dette. Pour l’exécution budgétaire au premier trimestre de l’année 2024, il est à noter un faible niveau de mobilisation des droits et taxes de douane (21,2%) et la persistance de la tendance baissière des dépenses sociales.
Sur l’endettement: les deux parties (le gouvernement et les services du F.m.i) ont constaté, notamment, un niveau élevé de la dette intérieure et le recours important au marché financier intérieur au-delà des prescriptions budgétaires pour 2024. Sur le plan financier et monétaire, les parties ont constaté que le Trésor public subissait une baisse des souscriptions et un taux d’intérêt élevé dû au recours en hausse au marché financier et au système bancaire du Congo et de la sous-région. A cet égard, la Mission du Fonds monétaire recommande des réformes qui permettront une augmentation des recettes intérieures, une rationalisation de la dépense publique, la mise en place d’outils de gestion tels qu’un plan de passation des marchés publics et des plans d’engagement et de trésorerie.
Les parties ont également échangé sur la possibilité de mise en place d’une Facilité pour la résilience et la durabilité (F.r.d), qui permettrait: de mobiliser des ressources plus importantes et une maturité de 30 ans au moins.
Plus globalement, les parties ont échangé sur les conditions de présentation du dossier du Congo au conseil d’administration du Fonds. A cet égard, elles ont constaté avec satisfaction que les objectifs quantitatifs du programme ont été atteints, ainsi que l’amélioration de la situation budgétaire. Ces constats ont permis un accord technique sur la présentation du dossier de notre pays au conseil d’administration du 10 juillet 2024, sous réserve notamment de la finalisation des réformes de la Caisse congolaise d’amortissement (C.c.a), la soumission et la publication, en cours, des déclarations de conflits d’intérêts pour les fonctionnaires à la Haute autorité de lutte contre la corruption, le paiement des arriérés de la dette extérieure le 10 juin au plus tard.
(Tiré du compte-rendu du Conseil des ministres)