Arrivé à la tête du Ministère de l’énergie et de l’hydraulique en septembre 2022, à la faveur de la formation du gouvernement Makosso 2, Emile Ouosso a, entre autres, entrepris, pendant ses six premiers mois à la tête de ce département ministériel, d’utiliser la méthode pédagogique, pour amener les dirigeants, l’ensemble du personnel et les partenaires sociaux, à intérioriser les reformes du secteur de l’électricité et celui de l’eau. Devant le laxisme avéré des dirigeants de ces deux structures à traduire dans les faits cette volonté futuriste et ambitieuse du Président de la République, il a décidé de passer à la vitesse supérieure, en instaurant un management de pilotage, suivi, évaluation et impulsion de l’exécution de ces réformes. Le modus operandi étant la tenue mensuelle des réunions d’évaluation.
C’est dans le cadre du suivi des reformes des secteurs de l’énergie et de l’hydraulique que le ministre Emile Ouosso a présidé, mercredi 3 mai 2023, à l’Hôtel Radisson Blu de Brazzaville, des réunions, d’abord avec le Conseil d’administration, les dirigeants et les partenaires sociaux de la société E²c (Energie électrique du Congo), puis avec ceux de la L.c.d.e (La congolaise des eaux).
Pour ces réunions inaugurales avec les deux sociétés sous tutelle, Emile Ouosso a suivi, tour-à-tour, la présentation des performances et rentabilité de chaque entreprise, ainsi que l’état du climat social et des relations professionnelles au sein de chacune de ces structures, avant de fustiger certaines pratiques qui entravent leur fonctionnement harmonieux. Du direct sans froid aux yeux, afin de restaurer la qualité du service public.
En effet, dans son intervention de synthèse, le ministre de l’énergie et de l’hydraulique a rappelé les grandes lignes des reformes des deux secteurs-clés de l’économie nationale, à savoir l’eau et l’électricité. Il a souligné l’impérieuse nécessité d’œuvrer pour le succès du projet de société du Président de la République, et notamment la nécessité de travailler en synergie, pour la mise en œuvre des reformes de ces deux structures.
Ensuite, il est revenu sur les démarches qu’il a entreprises au lendemain de sa nomination, pour démentir les rumeurs selon lesquelles les barrages hydroélectriques étaient mis en vente. Ces intox, a-t-il précisé, ont suscité beaucoup de remous au niveau des partenaires sociaux nationaux et internes des entreprises. Le ministre a initié plusieurs rencontres dont la réunion au Ministère des affaires étrangères, pour expliquer aux partenaires sociaux, aux cadres et agents, l’intérêt des réformes voulues par le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, et les négociations auprès de la Banque mondiale qui ont permis à cette institution financière internationale de réaliser des ateliers en faveur des cadres et agents de E²c, pour expliquer le bienfondé de ces réformes, en se référant au succès du modèle ivoirien. Une délégation de cette société s’est même rendue en Côte-d’Ivoire, pour s’inspirer de ce modèle et elle fait la restitution aux cadres et agents restés au Congo.
Face aux cadres des deux sociétés sous tutelle, le ministre Ouosso a tordu le cou aux faussetés qu’on véhicule. La société E2c ne finance pas ses activités sur fonds propres. Elle reçoit de la C.e.c (Centrale électrique du Congo), l’énergie qu’elle ne paie pas. Elle vend cette électricité à ses abonnés et ne reverse rien à l’Etat qui a investi lourdement dans les ouvrages de production électrique. En conséquence, il faudrait que les cadres comprennent que cette rencontre est une réunion de rappel et qu’elle se tiendra mensuellement pour plus d’efficacité, afin de permettre le bon pilotage, le suivi, l’évaluation et l’impulsion de l’exécution des réformes.
Il a instruit le directeur général de E²c de ne plus déléguer ses pouvoirs, pour être le seul responsable devant le Conseil d’administration et le ministre. Il doit piloter toutes les fonctions de l’entreprise et ne plus privilégier les fonctions techniques auxquelles il consacre presque tout son temps.
En définitive, le ministre Ouosso tient au respect strict de ses orientations qui ne doivent souffrir d’aucune entorse, pour traduire dans les faits le projet de société du Chef de l’Etat, en offrant l’eau et l’électricité suffisantes et de qualité aux populations. Le rythme est ainsi donné.
Jean-Clotaire DIATOU