Le processus de mise en concession des sources de production hydroélectrique en République du Congo se poursuit. Après les barrages hydroélectriques du Djoué et de Moukoukoulou, le tour est revenu au barrage hydroélectrique d’Imboulou, situé à cheval entre le Département du Pool et celui des Plateaux d’être cédé en concession, pour 30 ans, par le gouvernement, à une société privée, Nea Imboulou, dans laquelle l’Etat est actionnaire à hauteur de 15% à travers la société E2c (Energie électrique du Congo). La signature de la convention de concession s’est déroulée le mercredi 19 juillet 2023, à l’Hôtel Radisson Blu de Brazzaville.
Le partenariat public-privé est plus que jamais réalité dans le domaine de la production énergétique. Le gouvernement, à travers trois départements ministériels, a signé une nouvelle convention de concession d’un de ses ouvrages de production énergétique. Il s’agit du Barrage hydroélectrique d’Impboulou, d’une puissance installée de 120 mégawatts. La convention a été signée, côté gouvernement, par Emile Ouosso, ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Ludovic Ngatsé, ministre du budget et du portefeuille public, et Denis Christel Sassou-Nguesso, ministre de la coopération internationale et de la promotion du partenariat public/privé, et côté société Nea Imboulou, par son président directeur général, le Canadien Amir M. Kheradman, membre du conseil d’administration de la société suisse Hydro operation international, la société mère de Nea Imboulou. Selon les termes de cette Convention, la société Néa Imboulou se chargera de la production, du transport et de la commercialisation de l’électricité produit par ce barrage.
Dans mot de circonstance, Amir Kheradman a salué l’appui des autorités congolaises, notamment le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, qui a contribué au succès de ce projet. Il s’est dit honoré d’avoir obtenu la concession de la plus grande centrale hydro-électrique du Congo, à savoir Imboulou, avec ses 120 mégawatts produits par quatre turbines. Il a, enfin, plaidé pour l’obtention du décret approbatif qui consacrera la mise en œuvre effective de cette convention de concession qui, selon lui, est une façon de donner la possibilité à sa société de contribuer au développement du Congo.
Pour le ministre Ludovic Ngatsé, la mise concession des sources de production d’énergie au Congo permet à l’Etat d’alléger ses charges, en ce qui concerne le financement du secteur de l’énergie. Il a, par ailleurs, promis aux sociétés concessionnaires que le gouvernement mettra tout en œuvre, en matière financière, pour que cette convention soit effective, car elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du processus de diversification de l’économie nationale, voulue par le Président de la République.
Selon les clauses de la convention signé, sa durée est de trente ans. Les concessionnaires qui, selon le ministre Emile Ouosso, bénéficieront d’environ un milliard de francs Cfa, payeront une cinquantaine de millions de francs Cfa par mois à la société Energie électrique du Congo, en sa qualité de propriétaire du patrimoine, au nom de l’Etat congolais.
Pour rassurer l’opinion nationale et balayer tout amalgame, Emile Ouosso a insisté sur le volet social. «Certains ont pu croire ou dire aux travailleurs que leur emploi était menacé, ce n’est pas le cas. Certains ont dit qu’on se met à vendre E2c; ce n’est pas le cas. D’autres encore ont dit que le Congo était en train de brader ses barrages hydroélectriques; ce qui n’est pas aussi le cas. Aucun barrage n’est vendu; tous les barrages sont mis en concession, conformément à la loi», a-t-il rassuré. Pour lui, «la mise en concession des barrages relève de la volonté du Chef de l’Etat, à travers son projet de société». Cela a pour avantage majeur d’«éviter à l’Etat de chercher des financements propres pour l’entretien et des nouveaux investissements dans ces barrages». Car, soutient-il, cette charge incombe désormais aux concessionnaires. Ce qui va «soulager les finances publiques». Reste donc au Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, de prendre un décret approbatif, pour garantir l’effectivité de cette convention de concession.
Hervé EKIRONO