A l’issue de l’audience que lui a accordée le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Emile Ouosso, le mercredi 17 juillet 2024, à son cabinet de travail à Brazzaville, Gérard De Pachetère, directeur général de la société 3P.r.s Congo Pointe-Noire, accompagné du directeur général de L.c.d.e (La congolaise des eaux), Parfait Chrysostome Makita, a annoncé que le projet de développement et d’exploitation des nouvelles infrastructures de production d’eau potable, à partir du Lac Ngambouissi, situé dans le Département de Pointe-Noire, attribué à sa société, par décret 2021-449 du 14 septembre 2021, connaîtra sa mise en œuvre effective au début de l’année 2025. Avec la signature imminente de l’accord financier avec la Banque mondiale avant fin 2024, le démarrage effectif des travaux est prévu pour 2025. «On pourra ainsi bénéficier de la production d’eau potable en fin d’année 2025», a-t-il précisé.
Démarré depuis 2019, le projet de développement et d’exploitation des nouvelles infrastructures de production d’eau potable à partir du Lac Ngambouissi, situé dans le Département de Pointe-Noire, attribué à la société 3P.r.s Congo Pointe-Noire, filiale d’une société suisse, par décret présidentiel n°2021-449 du 14 septembre 2021, à la suite de la signature, le 4 février 2021, d’un contrat de concession avec le gouvernement, connaîtra sa mise en œuvre effective au début de l’année 2025.
Le projet consiste à installer une station de production d’eau potable d’une capacité de 1500 mètre-cubes par heure. «L’eau ainsi produite dans cette unité de potabilisation sera envoyée au niveau d’un réservoir qui sera construit à Vindoulou. Ce réservoir va desservir l’ensemble de la ville, avec un refoulement vers Mengo et un autre refoulement vers Mongo-Mpoukou, et la pose d’un réseau linéaire de canalisation d’environ 400 km, avec plus de 20 mille branchements additionnels dans les quartiers périphériques», a expliqué Parfait Chrysostome Makita
Il convient de rappeler que Ngambouissi est un lac où la Caspe, puis la S.n.d.e ont eu à capter l’eau, au début des années 1950, à travers une petite unité de traitement d’eau de surface d’une capacité de 250 mètre-cubes par heure. Avec l’arrivée des forages au niveau de la ville de Pointe-Noire, cette station de traitement d’eau de surface, devenue totalement vétuste en 1954, fut abandonnée. Toutefois, au fil des années, la situation de l’eau au niveau de la capitale économique est devenue de plus en plus critique, à cause de la prolifération des forages.
En effet, après la fermeture de l’usine de Ngambouissi, toute la ville océane n’est alimentée qu’en eau de forage, occasionnant ainsi la prolifération des forages. L’eau courante distribuée à Pointe-Noire par L.c.d.e provient exclusivement de ses 28 forages. A cela s’ajoutent les forages des entreprises et des particuliers. Pour l’ensemble de la ville, il y a un phénomène anarchique de plus ou moins deux mille forages, augmentant ainsi la puissance de soutirage des eaux souterraines par rapport à la puissance aquifère. Ce qui est déjà à l’origine du phénomène d’intrusion d’eau saumâtre au niveau de certains forages, notamment dans les zones basses situées proche de la mer.
La mise en œuvre de l’unité de potabilisation qui sera construite à partir du Lac Ngambouissi est une solution alternative aux forages. C’est la réponse du gouvernement à l’épineux problème d’approvisionnement en eau potable de la ville.
Narcisse MAVOUNGOU