La cour de la Direction de la M.a.a.c (Manufacture d’arts et d’artisanat congolais), l’une des directions centrales de la Direction générale des arts et des lettres, sise à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville, a servi de cadre, jeudi 7 février 2025, à la remise d’un four électrique de dernière génération, à cette direction, pour la cuisson des œuvres d’art en argile. La remise a été effectuée par Mme Marie-France Hélène Lydie Pongault, ministère de l’industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs, en présence de son collègue Juste Désiré Mondélé, ministre de l’assainissement urbain, du développement local et de l’entretien routier, de l’ambassadeure de la République Bolivarienne de Venezuela, Mme Laura Suarez, de la représentante de l’ambassadeure de France, Mme Marie Fabienne, attachée de coopération à l’ambassade de France au Congo, de l’administrateur-maire de Bacongo, Bernard Bantantou, du directeur général des arts et des lettres, Chardin Alphonse Kalla. Dans l’assistance, il y avait des agents de la M.a.a.c et des artistes.
Selon le directeur général des arts et des lettres, cet évènement a coïncidé avec le 63ème anniversaire de la M.a.a.c, que «l’on peut considérer, à juste titre, comme la première et la plus grande industrie culturelle de notre pays», a-t-il déclaré dans son mot de bienvenue. Puis, il a rappelé quelques repères historiques de la M.a.a.c, une manufacture qui «résulte de la mutation progressive des structures de gestion des artisans et artistes congolais, depuis l’époque coloniale. Son histoire se résume à travers les repères ci-après:
– 1937: création de la Maison de l’artisanat indigène, annexée à l’Ecole professionnelle de Brazzaville, regroupant les artisans en trois sections: section cuir; section poterie-céramique et section sculpture;
– 1953: la Maison de l’artisanat indigène devient l’Ecole des arts de l’Afrique équatoriale française. Après l’indépendance des pays de l’Afrique équatoriale française, le parlement congolais vote la loi n°18-62 du 3 février 1962 portant création de la manufacture d’arts et de l’artisanat congolais».

Parlant de la dimension économique des œuvres, il a indiqué que «le champ culturel et créatif constitue un levier économique considérable. Les industries culturelles et créatives congolaises, au regard des potentialités existantes, sont porteuses d’innovation sociale et peuvent générer de l’impact au sein de notre société. Pour ce qui est de l’Afrique tout entière, l’Unesco rapporte que le commerce mondial des biens et services créatifs a enregistré 624 milliards de dollars en 2011, soit plus du double entre 2002 et 2011», a-t-il précisé.
Remerciant la ministre Pongault, il a déclaré qu’«aujourd’hui, les agents de la M.a.a.c sont satisfaits et fiers de recevoir de vos mains un nouveau four électrique de très grande capacité. Ce geste, unique dans l’histoire de cette structure, marque bien la volonté qui est la vôtre de hisser très haut l’industrie culturelle congolaise. Le four dont il s’agit ici est de haute température, série C.h 450 litres, conçu pour les utilisations intensives à des températures élevées. Son homogénéité de température allant de 600 degrés à 1300 degrés fait de ce four le plus performant actuellement sur le marché dans sa catégorie. Il permet d’enfourner près d’une centaine d’objets en une cuisson».
Pour la ministre de l’industrie culturelle, cette structure promeut le savoir-faire ancestral et la richesse de notre patrimoine. «La M.a.a.c, bien plus qu’un simple centre de création, est une institution historique qui incarne le savoir-faire ancestral et la richesse de notre patrimoine. Fondée dans le but de structurer et de valoriser les métiers de l’art au Congo, elle a su parler du Congo en ce qui concerne la production artistique. Nous y trouvons des objets d’art riches et variés. Il s’agit, pour l’essentiel, des objets utilitaires (services de table, marmites, gargoulettes, chopes, etc.) et décoratifs (masques, sujets, appliqués, etc.)».
La ministre en charge de l’industrie culturelle a reconnu que «la M.a.a.c a souvent connu des difficultés qui se résument par le manque de matériaux et de matériels, ce un frein dans l’atteinte de ses objectifs, le manque de capacités à répondre à la demande locale et à se donner une bonne visibilité au plan national». On imagine donc que dans ces conditions, la dotation d’un four électrique dernière génération est un véritable coup de pouce à cette manufacture. Les participants ont eu droit à une visite guidée et a contemplé le four électrique installé dans la salle d’exposition. Pour finir à l’extérieur avec la visite du four traditionnel et son usage.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA