Lors du conseil des ministres du 3 juillet 2024, le gouvernement a créé trois nouvelles circonscriptions administratives départementales et érigé trois localités en communauté urbaine. Selon le gouvernement, les raisons qui ont conduit à la création des trois nouveaux départements (qui a fait passer le nombre de départements de 12 à 15), tiennent à la nécessité de rapprocher l’administration au plus près des populations, d’adapter l’organisation administrative territoriale aux besoins croissants des populations, de répondre aux spécificités et aux aspirations des administrés concernés et de réduire la taille géographique des départements dont on a ponctionné des districts.
Les nouveaux départements sont les suivants:
– Département de la Nkéni-Alima: il comprend six districts qui appartenaient anciennement au Département des Plateaux: Gamboma, Abala, Allembé, Ollombo, Ongoni et Makotipoko; son chef-lieu est Gamboma;
– Département du Djoué-Léfini: il regroupe six districts: Odziba, Ngabé, Ignié, Mayama, Vinza et Kimba. Ce sont des districts détachés du Pool. Le chef-lieu du nouveau département est Odziba. Cette dernière localité, érigée en district, faisait partie du District de Ngabé. Situé sur la Route nationale n°2, à une centaine de kilomètres du Nord de Brazzaville, elle a été choisie pour être le chef-lieu du nouveau département, pour des raisons d’accessibilité par la route;
– Département du Congo-Oubangui: il compte quatre districts: Mossaka; Bokoma; Liranga et Loukoléla, avec comme chef-lieu Mossaka. Les localités de Mossaka, Loukoléla, situées le long du Fleuve Congo, et Bokoma au bord de la Rivière Kouyou, appartenaient au Département de la Cuvette, tandis que Liranga, au bord du Fleuve Congo, comptait dans le Département de la Likouala. La particularité de ce département, c’est qu’il est aquatique. Les quatre districts qui le composent ont une géographie dominée par l’eau.
Au regard des raisons évoquées par le gouvernement, on peut comprendre aisément que d’autres départements sont en principe concernés par un redécoupage administratif, à l’instar des Départements du Niari, qui est actuellement celui qui a le plus grand nombre de districts, et de la Sangha, qui est géographiquement le plus grand et qui a donc besoin de se rapprocher au plus près des administrés. Même le Département de la Cuvette-Ouest a aussi besoin d’être redécoupé. Quand on voit, par exemple, la distance qui sépare la localité de Mbomo du chef-lieu Ewo, on ne peut pas penser que c’est une bonne réponse à la question de rapprocher les administrés de l’administration. Le District d’Okoyo, dans le Département de la Cuvette, est plus proche d’Ewo, chef-lieu de la Cuvette-Ouest, que d’Owando, le chef-lieu de la Cuvette.
C’est autant dire que la grande réforme de la gouvernance locale doit être une politique nationale à réaliser sur l’étendue du territoire nationale et qu’il ne faut pas l’enfermer dans des calculs politiciens destinés à assouvir les intérêts des dirigeants politiques.
Jean-Clotaire DIATOU