Le ministre de la jeunesse et des sports, de l’éducation civique, de la formation qualifiante et de l’emploi, Hugues Ngouélondélé, a effectué la semaine dernière, une visite de travail au Rwanda qui l’a conduit à visiter le Centre de réhabilitation et de formation professionnelle d’Iwawa, situé à 350 kilomètres de la capitale, Kigali, à l’Île d’Iwawa, sur le Lac Kivu. Le ministre en charge de la jeunesse et de la formation qualifiante veut s’inspirer de l’expérience rwandaise, dans la perspective de l’ouverture du Centre d’insertion et réinsertion d’Aubeville, situé dans le District de Madingou (Département de la Bouenza).
Lancé à la fin des années 2000, le Centre de réhabilitation et de formation professionnelle d’Iwawa, situé sur une île du Lac Kivu, prend actuellement en charge plus de 5.000 jeunes rwandais, dont l’âge moyen est de 18 ans. Ce sont des jeunes en conflit avec la loi ( toxicomanes, prostituées, délinquants, enfants de la rue…) formés dans ce centre, pour leur réinsertion socio-professionnelle, en suivant des formations dans des métiers artisanaux divers.
Le Ministère rwandais en charge de la jeunesse, en collaboration avec des organisations s’occupant de la jeunesse, a pensé mettre en place des centres de réhabilitation et de formation, afin de rééduquer cette jeunesse qui constitue l’avenir de pays, au lieu d’être un fardeau pour leurs familles ainsi que pour le pays, que cette jeunesse soit plutôt une source de bonheur et de production du pays, grâce aux connaissances professionnelles acquises dans divers métiers artisanaux. Ils sont à la charge de l’Etat pour ce qui est du logement, de la nourriture, des soins de santé, des uniformes qu’ils portent et d’autres moyens de subsistance.
Ces centres ne concernent pas seulement les jeunes de la rue, mais aussi toute la jeunesse qui n’a pas eu la chance de poursuivre les études et qui veut apprendre un métier (menuiserie, maçonnerie, pêche, art, électricité, mécanique automobile, coupe-couture, etc). Ils apprennent aussi les langues comme l’anglais et le swahili. De plus en plus de jeunes s’inscrivent dans ces formations, de manière volontaire.
Après une année de formation, ils obtiennent des certificats qui leur permettent de rechercher un emploi au niveau national, régional et même international. D’autres, avec le soutien des autorités locales de leurs districts ou secteurs de provenance, bénéficient de matériel de base, pour démarrer leurs propres projets.
La première promotion est sortie le 18 mai 2011. Au total, 752 jeunes ont obtenu les certificats dans les métiers comme la maçonnerie, l’apiculture, l’agriculture, la charpenterie, la coupe-couture, la mécanique automobile, etc. Critiqué au départ comme étant une prison où les droits de l’homme n’étaient pas respectés, ces centres de réinsertion sociale des jeunes sont devenus des références en la matière. Les membres des familles des jeunes en formation, les responsables des O.n.gs de développement et de défense des droits de l’homme, la presse, les membres des confessions religieuses, peuvent à tout moment visiter le centre d’Iwawa, sans aucune condition.
Visitant ce centre, le ministre Hugues Ngouélondélé et la délégation qui l’accompagnait ont été renseignés sur les 13 étapes que les jeunes rwandais en formation suivent à travers les trois services de réhabilitation et de réintégration, notamment les centres d’Iwawa, de Nyamagabe et d’Itagata.
Luze Ernest BAKALA