Et si les éphémères pouvaient effectivement dire, «fiat lux et facta est lux», au cours de cette nouvelle année? Et surtout, si les jeunes, notre avenir, notre lumière, pouvait dire enfin, «et facta est lux»?
Le maître des horloges en a ainsi décidé, l’année qui s’est annoncée est consacrée à la jeunesse. Il y a longtemps que cela devrait être ainsi. Lorsqu’il s’était agi de dessiner une vision pour les années à venir, les quelques frêles créatures des universalités, dans leurs cogitations numérisées, avaient conclu que la jeunesse était la variable cible de tous les futurs possibles. Mais, les dignitaires de la bonne pensance idéologique leur avaient ri au nez et leur avaient coupé les vivres. Aujourd’hui, on peut considérer que le Maître des horloges les a réhabilités dans leur expertise.
Mais alors, comment faire pour que les jeunes s’approprient véritablement l’année qui commence? Comment faire pour que les jeunes ne restent pas des éternels «resignés réclamants»? Ecoutons Jacques Attali: faire comprendre à chaque jeune «qu’il est temps pour chacun de se prendre en main, sans attendre indéfiniment des solutions miraculeuses. Il ne s’agit pas de résistance, ni de résilience. Mais de devenir soi».
Pour les aider à y parvenir, un économiste de céans propose «la construction d’un statut valorisant pour les jeunes», par la qualité et la diversité de la formation, par la valorisation de leurs talents et leurs potentiels, par un accompagnement dans l’insertion professionnelle, en mettant à leur disposition des services sociaux de base et les loisirs et en organisant l’acquisition d’un patrimoine personnel, par le travail.
L’enjeu est de taille. Il y va de l’avenir collectif. Même si le reformatage de la jeunesse est un travail de longue haleine, il est possible, dès à présent, de poser quelques actes transformationnels. Par exemple, il est possible, dès à présent, de rétablir le maître dans son magister. Parce que le maître est cette «volonté extérieure contraignant l’enfant à s’orienter vers le meilleur de lui-même». C’est pour cette raison qu’une attention particulière devrait être accordée au statut de l’enseignant, parce qu’il est au commencement de toute œuvre de civilisation; parce qu’au commencement était le maître, avec tout son charisme de connaissant et de transmetteur; «parce que le maître prépare le jeune à faire face aux exigences de la vie».
Il est également possible, dès à présent, de reconfigurer les savoirs. Parce que les savoirs sont la matrice du nouveau monde, il y a lieu d’ouvrir l’esprit des jeunes à une vision experte du monde, mais également à l’émerveillement, par la recherche de la «belle parole», du «beau geste», de la belle image ou bien encore de la «beauté intérieure», par la construction d’un édifice imposant et superbe ou la composition d’une mélodie agréable à l’oreille, par l’admiration d’un Gotène ou la basilique Sainte-Anne, par l’écoute d’un Pamelo ou d’un Ange Linaud, par la lecture d’un Letembet-Ambily ou d’un Sony Labou Tansi.
Fiat lux, les jeunes sont la lumière du monde!
Prométhée