Le peuple congolais, qui était jadis réputé affable et altruiste, devient de plus en plus égoïste, tribaliste, méchant et individualiste. C’est ce qu’ont remarqué nos amis communs, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu. A ce propos, ceux-ci déclarent, haut et fort, à qui veut les entendre et comprendre, que l’individualisme vide le citoyen de toute substance de civisme; il tarit, chez lui, la source des vertus publiques et en fait un sujet.
Quand les hommes isolés, sans action les uns sur les autres, ne sont contenus que par le pouvoir, ce dernier venant à manquer, chacun tire à hue et à dia de son côté, au lieu de s’unir à ses semblables. Il en va de même, lorsque le pouvoir n’exprime plus le désir profond des gens et lorsque ses détenteurs ne raisonnent qu’en termes de puissance. Aussi, la clairvoyance des uns est-elle indissociable de celle des autres.
Notre société ou nos familles congolaises sont analogues à une entreprise dont le cœur bat au rythme entremêlé du cœur des femmes et des hommes qui y travaillent. L’être humain est inséparable du groupe social auquel il appartient et dans lequel il vit. Que le citoyen congolais se ravive et se dédise; qu’il sorte de sa carapace d’égoïsme, de haine, d’envie, de jalousie et de tribalisme. Qu’il sache, une fois pour toute, qu’ici-bas, tout passe; que tout ce qui commence doit finir; que tout ce qui naît doit mourir, peu importent les circonstances.
Celui qui ne pense qu’à lui, qui ne voit que son bout du nez, qui ne vit que dans un monde réduit, n’est pas un homme. Il est pire qu’une bête. L’homme en général et le Congolais en particulier doit être altruiste et non égoïste, égocentrique voire individualiste. Car, l’égoïsme qui appartient peu ou prou à la nature humaine est un comportement non seulement anti-social, mais profondément réactionnaire. Telle qu’elle est, la société congolaise est contrainte au partage, au rééquilibrage, à l’amour et à l’unité et non à l’individualisme. Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!
Diag-Lemba.