Nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu sont inquiets de l’avenir de notre jeunesse. A propos de la jeunesse, nos amis communs n’ont pas oublié la classification sociologique faite par Dieudonné Antoine-Ganga, dans un article publié en décembre 2023, dans ce même journal, à savoir: la jeunesse privilégiée; la jeunesse entreprenante et la jeunesse marginalisée qui comprend les pestiférés, les dépravés et les délinquants.
La jeunesse privilégiée et la jeunesse entreprenante vont à l’école et se préoccupent de se former pour intégrer le monde actif, c’est-à-dire le monde du travail, malgré les difficultés qui s’accumulent aujourd’hui dans notre pays comme les délestages de l’électricité ou la crise financière.
Justement, compte-tenu de ces difficultés, on a l’impression, ces derniers temps, que la couche constituée par la jeunesse dépravée prend de l’ampleur et continue de sombrer, en suivant une pente morale qui risque de désintégrer la société congolaise. En effet, depuis quelques années, des adultes voulant peut-être régler des comptes à leurs collègues, influencent les jeunes, êtres innocents, en semant dans leurs cœurs angéliques, la haine, la jalousie, la méchanceté, le tribalisme, le rejet des autres, etc. Ils détournent ces jeunes des vertus de l’amour, de la tolérance, du dialogue et de la fraternité.
Chez les chrétiens, le Christ n’a-t-il pas dit: «Quiconque accueille un petit enfant tel que lui ,à cause de son nom, c’est moi qu’il accueille. Mais, si quelqu’un doit scandaliser l’un de ces petits enfants qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d’être englouti en pleine mer…».
Mais pourquoi ces adultes, souvent des responsables politiques, agissent-ils ainsi? Ils savent pertinemment qu’il nous faut, au contraire, «cultiver en nous et autour de nous, les vertus humaines de la dignité, de l’honnêteté, du respect, de la franchise, de la tolérance, de la maîtrise de soi, de la persévérance et de l’amour et les vertus spirituelles de la piété, de la foi, de l’espérance et de la charité», dixit Mgr Barthélémy Batantu.
L’Etat ne doit pas abandonner la jeunesse marginalisée à son triste sort. Au contraire, il faut travailler pour créer les conditions pouvant les aider à rejoindre la jeunesse entreprenante. A tous ces jeunes qui se conduisent, comme des moutons de Panurge, en kulunas, «américains» et autres bébés noirs, nos amis communs, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu demandent pourquoi se sentent-ils obligés de suivre des aînés dont l’agir ne concorde point avec leur conscience, même s’ils sont de leur tribu ou de leur département voire de leur parti?
Qu’ils sachent que quand on abdique sa conscience entre les mains d’un soi-disant aîné, il s’en empare et ne vous la rend jamais. Il ne faut pas déléguer son regard, son intelligence ou sa conscience à quiconque, jamais! Attention, les mots tuent autant que les armes. Ce sont eux, à travers les discours pernicieux de solidarité tribale, qui mettent la haine dans le cœur des jeunes et les arment pour leur politique de la terre brûlée, quand leurs intérêts sont menacés.
Avec Jean-Paul II, nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu affirment que «les enfants sont l’avenir déjà présents au milieu de nous; il est nécessaire qu’ils puissent savoir ce que veut dire la paix, pour être en mesure de créer un avenir de paix». Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!
Diag-Lemba.