Tout est parti d’une attaque surprise, massive et sanglante, déclenchée tôt le matin du samedi 7 octobre 2023, par les combattants du Hamas, le mouvement de résistance islamique qui dirige la Bande de Gaza. Dénommée «Déluge d’Al-Aqsa», l’opération du Hamas a été menée par plus de 2.000 combattants palestiniens lourdement armés, qui avaient envahi les villes et kibboutz israéliens proches de la frontière avec le territoire de Gaza, alors que des milliers de roquettes étaient tirées en direction des villes israéliennes sur tout le territoire, pour la plupart neutralisées par le système israélien de défense anti-aérienne, appelé Dôme de fer.
Dans leur attaque surprise sans précédent sur Israël, les combattants du Hamas ont massacré des habitants, particulièrement dans les localités proches de la frontière et des centaines de personnes participant à une fête populaire de jeunesse en plein air.
Cinq jours après cette attaque surprise, le bilan est passé à 1.200 morts, plus de 2.800 personnes blessées et 50 personnes recensées comme «otages ou disparues», selon l’armée israélienne qui bombarde, depuis, la bande de Gaza, dans une opération appelée «Glaives de fer» où ce territoire palestinien de 41 kms de long sur 12 de large, est assiégé et coupé du reste du monde. A ce propos, le Hamas revendique 163 otages.
«Nous avons été frappés samedi par une attaque d’une sauvagerie jamais vue depuis la Shoah», a fait savoir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. «Des centaines de massacres, des familles anéanties dans leurs lits, dans leurs maisons, des femmes brutalement violées et assassinées, plus d’une centaine d’enlèvements (…), ils ont pris des dizaines d’enfants, les ont ligotés, brûlés et exécutés, ils ont décapité des soldats», a-t-il poursuivi. «Ils tiraient sur tout le monde», «ils ont assassiné de sang-froid des enfants, des bébés, des gens âgés, tout le monde», a témoigné un rescapé.
Depuis, l’armée israélienne est passée à la contre-offensive, à partir du dimanche 8 octobre, bombardant lourdement la bande de Gaza, peuplée de 2,3 millions d’habitants. «L’ampleur des destructions dépasse celles de la guerre de 2014 ou de 2021», rapporte un témoin. Selon les autorités de Gaza, plus de 900 personnes ont été tuées par les frappes israéliennes. Mardi 10 octobre, Tsahal (l’armée israélienne) a annoncé avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol. Et ces chiffres vont s’alourdir, puisque les bombardements continuent, avant l’offensive au sol.
Une fois que l’attaque du Hamas a été connue et a suscité une grande indignation au plan international, Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, a appelé les autorités israéliennes et le Hamas de mettre fin aux hostilités militaires et de revenir, sans conditions, à la table de négociations pour sauvegarder les intérêts entre les peuples israélien et palestinien, et d’éviter que la situation ne se détériore dans la région. Mais, les réactions dans le monde condamnent, pour la plupart, l’attaque du Hamas contre les civils israéliens. «Le Hamas est pire que Daech. A la fin de cette opération, il n’existera plus», a promis le Premier ministre juif, pour répondre aux menaces du Hamas d’exécuter les otages israéliens et étrangers, si les bombardements ne s’arrêtent pas. Pour l’instant, c’est la situation humanitaire dans la bande Gaza qui préoccupe de plus en plus la communauté internationale, dans le conflit extrêmement violent entre les combattants palestiniens du Hamas et l’armée israélienne.
Roland KOULOUNGOU