Il fut l’un des plus grands auteurs compositeurs et guitariste de l’histoire de la rumba congolaise. Simon Lutumba Ndomanueno alias Simaro Masiya, «Le poète», est mort le 30 mars 2019, à Paris, en France, à l’âge de 81 ans, des suites d’une longue maladie, une année après avoir annoncé son retrait de la scène musicale, à l’occasion de ses 80 ans, après une carrière de 63 ans. Guitariste dans l’Orchestre Tout Puissant Ok Jazz du grand maître Franco Luambo Makiadi, son héritage musical continue de résonner sur les deux rives du Fleuve Congo et au-delà, dans bien de pays du continent et du monde.

Né le 15 mars 1938, à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), Simon Lutumba Ndomanuono est un ancien employé de la Sedec (Société d’entreprise commerciale du Congo). Il s’initia à la guitare dans les années 50 auprès de Kalonji. En 1958, il débute professionnellement à la guitare rythmique dans l’Orchestre Micra Jazz. Sa popularité naissante arrive aux oreilles de Franco qu’il rejoint en 1961 dans l’Ok Jazz. Simaro Lutumba y apporte sa touche personnelle: une technique de guitare inspirée de la rumba, du jazz, de l’afro-cubain et des chansons poétiques, éducatives, langoureuses et pleines de spiritualité.

Simaro Masiya lors de sa réception par le Président Joseph Kabila Kabange.

Quelques années plus tard, les talents d’auteur-compositeur, de guitariste et de chanteur de cet intellectuel reconverti dans la musique sont enfin reconnus par ses pairs, avec la sortie de plusieurs morceaux, dont «Mabele» (La terre) en 1974, une rumba mélancolique interprétée par Sam Mangwana. En 1986, il écrit «Cœur artificiel», un thème sur les relations humaines, chanté en duo par Pépé Kallé et Carlyto Lassa. S’ensuit «Testament ya Bowule», etc. L’Ok Jazz lui permettra, à travers ses compositions, de révolutionner la rumba congolaise, propulsant son influence artistique au-delà des frontières de son pays.
Après la disparition, le 12 octobre 1989, de Franco dont il était le bras droit, le groupe décide, d’un commun accord avec la sœur du défunt, Mme Marie Louise Akangana, de verser 30% des recettes aux héritiers qu’elle représente, les 70% restants allant à l’administration, aux techniciens et aux musiciens. Sous la présidence de Simaro, le TP OK Jazz réalise, entre 1990 et 1993, plusieurs spectacles et tubes. Mais, des évènements douloureux vont bientôt mettre un terme à cette harmonie, et Simaro Lutumba décide de mettre fin à sa collaboration avec le TP OK Jazz, après 37 ans de services dans cet orchestre.
Le 30 janvier 1994, il fonde l’Orchestre «Bana OK» qui veut dire «Les enfants de l’OK (Jazz)», en compagnie de Josky Kiambukuta et Ndombe Opetum. Aujourd’hui, le groupe est dirigé par l’artiste musicien Manda Chante, successeur désigné par Simaro Lutumba, avant sa mort.
Il avait annoncé sa décision de quitter la scène musicale, le 19 mars 2018, à l’occasion de ses 80 ans. Pour cela, il avait déposé sa guitare au musée national, après avoir été reçu par le Président de la République, qui était alors Joseph Kabila Kabange. Avant sa mort, un monument avait déjà été érigé en son honneur, dans la commune de Lingwala, à Kinshasa. Comme quoi, après le grand maître Franco, Simaro Masiya est son grand apôtre, dans le monde de la rumba.

Roland KOULOUNGOU

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