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Musique : Il y a 40 ans disparaissait Grand Kallé, le père de la musique congolaise moderne

11 février 1983 – 11 février 2023, il y a 40 ans, disparaissait, à Kinshasa, capitale de la RD Congo (à l’époque Zaïre), Joseph Athanase Kabasele Tshamala, alias Grand Kallé Jeff, né le 16 décembre 1930, à Matadi, ville portuaire et capitale de la Province du Kongo central. Parce qu’il est fondateur de l’un des premiers groupes professionnels de musique, en 1953, l’African Jazz, il est considéré comme le père de la musique congolaise moderne.
Le 40ème anniversaire de la disparition de Grand Kallé a été marqué par une cérémonie commémorative de l’artiste, samedi 11 février 2023, à Kinshasa. Organisé par la famille de l’illustre disparu et la Fondation Grand Kallé, l’événement s’est déroulé sous le patronage du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, en présence de la ministre de la culture, arts et patrimoine, Mme Cathérine Katungu Furaha et d’une délégation venue de Brazzaville et conduite par le ministre Hugues Ngouélondélé, assurant l’intérim de son homologue en charge de la culture. Et dans la délégation congolaise, il y avait le ministre Denis Christel Sassou-Nguesso et la conseillère Claudia Ikia Sassou-Nguesso, les deux étant le petit-fils et la petite-fille du célèbre artiste.
Grand Kallé a rayonné des années 50 aux années 60, comme Paul Kamba, le père de la rumba congolaise (rive droite du Fleuve Congo), avec son groupe, Victoria Brazza, et Wendo Kolossoy, précurseur de la rumba sur la rive gauche, avec son orchestre Victoria Kin, dans les années 40.
Grand Kallé était aussi producteur, à partir de 1960, à travers son label Surboum african jazz. Il avait produit quelques œuvres de l’Ok Jazz, l’orchestre créé en juin 1956 par Franco Luambo Makiadi, et qui contribuera énormément à populariser la rumba congolaise, aux côtés d’autres orchestres comme Rock A Mambo, créé en 1957, et les «Bantous de la capitale», un orchestre brazzavillois fondé le 15 août 1959, par des musiciens originaires du Congo-Brazzaville, qui évoluaient à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) et dont certains étaient co-fondateurs de Rock A Mambo et l’Ok Jazz.
On peut donc comprendre pourquoi Grand Kallé, artiste chanteur, compositeur, arrangeur et producteur, est considéré comme le père de la musique congolaise moderne, à travers la rumba et le cha-cha-cha, un rythme afro-cubain. Il est, en effet, le fondateur de l’orchestre qui va traverser cette période de 1953 à 1963, décennie au cours de laquelle la rumba va se répandre dans les deux Congo et au-delà. Le guitariste Nicodème Kasanda wa Mikalay, surnommé Docteur Nico, a commencé sa carrière dans l’African Jazz, à l’âge de 14 ans, tout comme le saxophoniste camerounais, Manu Dibango. Le principal chanteur de cet orchestre n’est autre que Pascal Emmanuel Tabu Ley, dit Rochereau.
Grand Kallé a laissé à la postérité des classiques. «Parafifi» (1953) est une chanson dédiée à un couple ami, formé par le Béninois Paraiso (Para) et la Congolaise Jeanne-Félicité Safou-Safouesse, (Fifi), première speakerine africaine de Radio A.e.f (Afrique équatoriale française) à Brazzaville, née à Albertville (actuelle ville de Kalemie), dans la Province du Tanganyika, en RD Congo.
A l’occasion de la table-ronde, qui réunit, en janvier 1960, à Bruxelles (Belgique), les leaders politiques indépendantistes congolais, dont Joseph Kasa-Vubu, qui deviendra le premier Président de la RD Congo, et son rival Patrice Lumumba qui sera son bouillon Premier ministre après l’indépendance fixée à la date du 30 juin 1960, Grand Kallé compose la chanson «Indépendance cha-cha», qui s’imposera sur lecontinent comme le tube symbole des indépendances africaines.

Jean-Clotaire DIATOU

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