La célèbre artiste chanteuse congolaise, Elisabeth Tshala Muana Muikidikayi, est décédée, samedi 10 décembre 2022, aux premières heures de la matinée, à Kinshasa, la capitale de la RD Congo, à l’âge de 64 ans, des suites d’une longue maladie. La triste nouvelle a été publiée par Claude Mushala, son compagnon, sur sa page Facebook. Connue pour ses chansons et sa danse inspirées de la tradition luba, son ethnie dans le Kasaï occidental, Tshala Muana, appelée affectueusement «Mamu nationale» (Mère de la Nation), était chanteuse, danseuse, productrice et actrice.

C’est en août 1981 que Tshala Muana fait une entrée fracassante sur la scène musicale du show-business à Abidjan, en Côte d’Ivoire, crevant le petit écran avec sa danse osée exhibant les parties intimes de son corps, à coups de reins et de fesse. Jeune femme brillant par sa beauté, elle devient rapidement la coqueluche des mordus de mutuashi, une danse luba lancée au milieu des années 60 par le docteur Nico Kasanda, et qui propulse la nouvelle diva au hit-parade de la musique africaine. L’ex-Zaïre se découvrait alors une nouvelle reine de la musique, aux côtés de Mpongo Love, décédée le 15 janvier 1990, à l’âge de 34 ans, et Abeti Massikini, disparue le 28 septembre 1994, à 39 ans.
Elle rentrera, ensuite, à Kinshasa pour poursuivre sa carrière musicale, tout en étant productrice. Depuis quelques années, l’artiste musicienne n’était plus montée sur scène, surtout après ses ennuis de santé. Sous le Président Joseph Kabila, elle s’est engagée en politique comme membre du P.p.r.d (Parti peuple pour la réconciliation et de la démocratie), se dévoilant comme artiste engagée, défendant son Président et faisant la promotion de sa politique à travers la chanson.
Le 16 novembre 2020, elle est même arrêtée à Kinshasa, par les services de l’A.n.r (Agence nationale des renseignements), après la sortie de sa chanson «Ingratitude», dans laquelle elle fait allusion au Président Félix Tshisekedi, en le traitant d’ingrat vis-à-vis de son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, qui a fait de lui Président de la République. La chanson est depuis interdite de diffusion en RD Congo et la chanteuse fut remise en liberté.
Tshala Muana n’a plus donné signe de vie jusqu’à l’annonce de son décès qui a bouleversé le monde culturel et artistique sur les deux rives du Fleuve Congo. «Aux petites heures de ce matin, le bon Dieu a pris la décision de reprendre à la «Mamu nationale», Tshala Muana. Que le bon Dieu soit glorifié pour tous les bons moments qu’elle nous aura fait passer sur cette terre. Adieu Mamu de moi», a écrit Claude Mushala, annonçant la triste nouvelle sur sa page Facebook.
C’est une grande perte pour la musique congolaise en particulier et africaine en général. Après la disparition du célèbre saxophoniste Verkys Kiamwangana Mateta, en octobre dernier, dont la dépouille n’a pas encore été inhumée, une autre virtuose de la rumba nous a quittés.
Née le 13 mai 1958 à Elisabethville (Lubumbashi), Tshala Muana est célébrée pour avoir modernisé et donné ses lettres de noblesses au folklore luba, «mutuashi». Dans sa carrière, elle a écrit plusieurs titres comme «Mbanda matière» (1984), «Kami, nasi na nabali» (1985) ou «Mutuashi» (1996).

Roland KOULOUNGOU

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