L’Orchestre «Les Bantous de la capitale» célèbre, le jeudi 15 août 2024, son 65ème anniversaire, sous la direction de son chef, l’artiste musicien Kosmos Moutouari, sous le patronage de Maurice Nguesso, Ya Momo, le président du Comité Bantous. Le groupe musical, l’un des plus anciens d’Afrique, se souviendra de l’étape qui a marqué sa naissance officielle, lorsqu’il offrit son premier concert, le 15 août 1959, au Bar-dancing «Chez Faignond», à Poto-Poto, le 3ème arrondissement de Brazzaville, sous la direction de son chef d’orchestre et clarinettiste, Jean-Serge Essou, l’un des monuments de cet orchestre, décédé le 25 novembre 2009, à Brazzaville.
Il y a 65 ans, l’Orchestre «Les Bantous de la capitale» sauvait les spectateurs congolais naufragés au son des mélodies et des airs des plus grands compositeurs de la musique rumba venue de Léopoldville, actuelle Kinshasa. «Au moment où se créent les Bantous, la rumba est constituée de deux grandes écoles: l’école African jazz, avec son porte-flambeau, Joseph Kabasele, et l’école Ok jazz animée par Franco», écrit le journaliste Mfumu dans son ouvrage «La rumba congolaise au cœur de la musique africaine», paru en 2019. Considéré comme l’un des orchestres les plus anciens d’Afrique, le groupe a joué un rôle majeur dans la popularité croissante du processus qui a dynamisé la rumba, le rap hip hop et le soukous d’influence afro-cubaine.
Initialement formé par Jean-Serge Essou, Edouard Ganga-Edo, Célestin Nkouka, Daniel Loubélo (De la lune), Saturnin Pandi, Damien Evongo et deux Congolais de Kinshasa (Dicky Baroza et Jacques Dignos), cet orchestre est l’une des marques célèbres de la rumba congolaise, des années 60 à nos jours. Ses compositions continuent de résonner dans les annales de ceux qui ont vécu cette époque.
«Les Bantous de la capitale» ont impacté les générations actuelles avec plusieurs genres musicaux: la rumba, le soukous, la salsa, le rap hip hop. Ils sont à l’origine du premier remix musical avec les titres comme «Samy na Katy» et «Marie Jeanne», deux compositions de Samba Mascott, qui étaient reprises par l’équipe nationale congolaise de football, pour célébrer son sacre à la Coupe d’Afrique des Nations, à Yaoundé, au Cameroun, en 1972.
Mais, dans un contexte musical marqué par une rude concurrence, avec les nouveaux courants nés des N.t.i.c (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), la capacité à se réinventer, pour continuer à faire connaître la musique au public, est devenue un grand principe. Les Bantous de la capitale sont à cette épreuve, pour conquérir un nouveau public.
Signalons qu’en 2023, lors d’une prestation à la 10ème édition du Festival «Visa for music» à Rabat, au Maroc, le mythique groupe musical avait reçu un prix de reconnaissance, pour la longévité de sa carrière et son succès et pour sa singularité dans la promotion de la rumba congolaise. Alors, pour le 65ème anniversaire, on danse et on boit où? Déjà, comme c’est la date aussi de la fête de l’indépendance, on va fêter une double fête. On attend encore la réponse de Ya Momo. Bon anniversaire!
Roland KOULOUNGOU