Sécurité publique

Une histoire de torture, à l’origine de l’incendie du commissariat de police de Ngo

Il nous faut revenir sur le drame Ngo, où des jeunes en colère ont pillé et incendié, dimanche 25 mai 2025, à partir de 8h, le bâtiment du Commissariat de police de Ngo, à la suite du décès en garde-à-vue, de leur ami ayant eu un problème de limite de parcelle de terrain avec un voisin. Le corps de ce jeune, répondant au nom de Teveman Eboué Abbé Négo, âgé de 28 ans, tenancier d’une boutique, porte des traces de tortures au visage, au niveau du poumon et aux doigts.

Des témoignages rapportent que c’est à cause des tortures et des humiliations subies que ce jeune commerçant a mis fin à ses jours, en se donnant la mort par pendaison dans sa cellule. Voilà ce qui a mis les jeunes de Ngo en colère, avec les conséquences qu’on a enregistrées. Le commissaire de police de Ngo, Ghislain Crépin Mboussa, se retrouve au cœur de la tourmente et a été dessaisi de l’enquête par le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Djambala, Bernardet Hoswald Ndinga.
Pour une histoire de quartier, le commissaire de police de Ngo a interpellé un jeune de 28 ans qu’il a fait sauvagement torturer dans son commissariat, alors que la torture est interdite au Congo, pays signataire de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, en vigueur dans le monde depuis 1987.
Drame de Ngo
L’incendie du bâtiment du Commissariat de police de Ngo est l’expression de la colère des jeunes qui entendent parler de leur commissaire de police comme d’un tortionnaire invétéré.
D’ailleurs, depuis le 7 avril 2025, le procureur de la République de Djambala lui reproche son insubordination et sa résistance aux instructions qu’il lui donne, «l’immoralité et le refus stratégique ainsi que les raisons fallacieuses en matière de déferrement des gardés-à-vue». Il lui reproche aussi le manque de transmission des dossiers et des suspects à déférer. Bref, le commissaire Ghislain Crépin Mboussa n’en faisait qu’à sa tête. Voilà que ses abus de pouvoir sont à l’origine d’un drame qui a frappé la localité de Ngo, avec la mort d’un gardé-à-vue, le pillage et l’incendie du bâtiment du Commissariat de police.
Le gouvernement, notamment le Ministère en charge de l’intérieur, devrait veiller à faire disparaître le phénomène de torture dans les lieux de détention de la Force publique, particulièrement dans les commissariats et postes de police. La coopération avec le Ministère de la justice devrait favoriser le travail des parquets de tribunaux à superviser les lieux de détention de la Force publique, qui s’érigent en d’horribles nids de négation des droits de l’homme, où des détenus trouvent facilement la mort, car beaucoup d’officiers sont convaincus que la seule manière de lutter contre la délinquance et la criminalité, c’est la torture.
La semaine dernière, le site de détention des présumés jeunes criminels appelés «bébés noirs», installé dans les locaux de la C.n.s.s à Texaco-la-Tsiémé, à Brazzaville, a connu, vendredi 23 mai, une évasion spectaculaire qui s’est soldée par 6 morts par balle et 8 blessés, alors que plus d’une cinquantaine de détenus se sont fait la belle, d’autres ayant été rattrapés et remis en détention. Non seulement le lieu n’est pas approprié à ce genre d’activités, mais encore les procédures administratives pour la remise en liberté de ceux qui sont innocents et les procédures de déferrement de ceux qui sont présumés coupables d’actes criminels sont tellement longues que les jeunes restent détenus pendant des semaines, dans des conditions effroyables, au-delà des délais autorisés par la loi. Ce sont de profondes préoccupations en matière de sécurité publique, sur lesquelles le gouvernement devrait trouver des solutions urgentes dont l’ouverture du Centre d’insertion et de réinsertion des jeunes d’Aubeville, dans le Département de la Bouenza.
Jean-Clotaire DIATOU

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