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O.c.d.h (Observatoire congolais des droits de l’homme) : Défendre le droit des étudiants à l’obtention d’un passeport

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Franck Chardin Aubin Tchibinda (à g.) et les étudiants.
Franck Chardin Aubin Tchibinda (à g.) et les étudiants.

Dans un point de presse qu’il a tenu jeudi 1er septembre 2022, à Brazzaville, le directeur exécutif de l’O.c.d.h (Observatoire congolais des droits de l’homme), Franck Chardin Aubin Tchibinda, a exprimé sa préoccupation face à la situation des étudiants en attente de leurs passeports, demandés depuis plus de six mois pour certains et près d’un an pour d’autres, à la Direction de l’émigration, alors qu’ils doivent rejoindre les universités, instituts ou écoles supérieurs à l’étranger, pour poursuivre leurs études.

Depuis quelques années, la crise du passeport est redevenue cyclique en République du Congo. Il arrive des périodes où, comme maintenant, obtenir un passeport est un vrai chemin de croix, un lancinant parcours du combattant, a reconnu le directeur exécutif de l’O.c.d.h. «C’est vraiment honteux, malheureux et inexplicable pour un pays qui se dit être en marche vers le développement», a-t-il déploré, devant le phénomène récurrent de rupture de stocks de cartons pour l’établissement des passeports ordinaires.
Franck Chardin Aubin Tchibinda a rappelé que les dispositions de l’article 7 du décret n°2013-226 du 7 juin 2013 portant institution du passeport ordinaire Cemac, stipulent que celui-ci est délivré par le Ministère en charge de la police nationale, dans un délai de quinze jours au moins, à tout citoyen congolais. Or, les étudiants, dont certains attendent depuis un an, après avoir fourni les dossiers nécessaires et payé les frais y afférents, ne savent plus à quel saint se vouer.
Les agents de la Direction de l’émigration évoquent des raisons de rupture du stock de cartons, pour justifier leur manque d’éthique professionnelle, qui se traduit en violation pure et simple des droits des citoyens. Pour le directeur exécutif de l’O.c.d.h, ces propos frisent une arrogance à l’endroit des Congolais en général et des étudiants en particulier, parce que ceux-ci voient se briser leurs rêves d’aller étudier à l’étranger. Quel mépris vis-à-vis des citoyens qui paient leur argent, en vue de se faire établir une simple pièce d’identité! Si jamais, dans un délai raisonnable, cette situation n’est toujours pas régularisée, «nous prévoyons organiser, dans un bref délai, une marche pacifique pour revendiquer le respect de nos droits. Nous interpellons le gouvernement à faire preuve de responsabilité et de professionnalisme», a-t-il prévenu.
S’exprimant dans l’anonymat, un étudiant a déclaré ce qui suit: «Si nous sommes venus à l’O.c.d.h, c’est pour demander tout simplement nos passeports. Je l’attends depuis cinq mois. Nous étions obligés de monter un collectif, pour faire recours à des ministères qu’on nous a recommandés. Malheureusement, nous n’avons pas eu gain de cause. A la préfecture, on a été molesté par les agents de la police, pour avoir revendiqué nos passeports. C’est pourquoi nous sommes venus à l’O.c.d.h, pour comprendre qu’est-ce qu’il faut faire pour notre situation. Certains parmi nous devaient aborder déjà leurs études universitaires à l’étranger, depuis le 1er septembre 2022. Mais, ils n’ont pas e passeport pour partir. Comme on dit souvent, mieux vaut manquer le visa que de manquer le voyage, à cause du passeport. Nous sommes là pour essayer de trouver des solutions». Signalons que du côté des pouvoirs publics, c’est le silence, depuis que la crise du passeport a de nouveau éclaté, comme l’année dernière.

Martin BALOUATA-MALEKA

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