Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue jeudi 21 décembre 2023, à son cabinet de travail à Brazzaville, Juste Désiré Mondélé, ministre délégué à la décentralisation et au développement local, a demandé l’implication des administrateurs-maires dans l’opération «gardons nos villes propres», lancée le 29 octobre 2023, pour préserver l’environnement urbain par l’assainissement, la salubrité et la lutte contre l’occupation anarchique des espaces publics. Devant la presse, il a fait le bilan à mi-parcours de cette opération destinée à gagner le pari de garder, désormais, les villes congolaises propres.
Selon Juste Désiré Mondélé, «au regard du rapport d’étape, il n’y a pas eu une forte implication des administrateurs-maires et des chefs de quartiers et de blocs». Il a déploré cependant, «le manque d’engagement des administrateurs maires qui devraient s’impliquer davantage», a-t-il dit. D’où son appel à les voir s’impliquer comme il se doit, dans la réalisation de cette opération. Par contre, il a salué «l’adhésion populaire des commerçants qui ont regagné les marchés domaniaux et le travail de la Force publique qui s’est appuyée sur une démarche pédagogique». «Dans les marchés, il y a des rayons, mais les gens préfèrent vendre dans les rues. Je pense qu’il faut que cela change, c’est un problème d’hygiène et de santé publique», a-t-il précisé.
Conformément à l’évaluation d’étape, «l’opération se passe très bien et a amélioré le chiffre d’affaires de certains commerçants», a-t-il constaté. Il a rappelé que «gardons nos villes propres» est une opération qui concerne toutes les communes et communautés urbaines. «Cette opération ne concerne pas seulement Brazzaville et ne devrait pas être considérée comme une affaire du gouvernement». «Il est inadmissible que ce qui n’est pas toléré ailleurs, soit autorisé chez nous ici», a-t-il ajouté.
Les maires et les administrateurs-maires traînent les pieds dans la mise en œuvre de cette opération. «A ce jour, seule la commune de Sibiti, dans le Département de la Lékoumou, a lancé cette opération», a-t-il indiqué. S’agissant de Pointe-Noire, la capitale économique, il a reconnu que des marchés temporaires y existent. Ce qui se justifie par le fait que deux principaux marchés sont en cours de construction. Cela ne signifie pas que les gens doivent vendre dans la rue.
Insistant sur le caractère pérenne de cette opération, Juste Désiré Mondélé «a attiré l’attention des récidivistes qui réoccupent petit-à-petit l’espace public, puisqu’ils rencontreront la Force publique et les services municipaux. Il ne faut pas prendre prétexte des fêtes de fin d’année pour revenir dans la rue», a-t-il averti.
L’évaluation à mi-parcours de l’opération fait également état de l’insalubrité dans les marchés. C’est ainsi qu’il a interpellé «les responsables des comités des marchés et a mis en garde les tenants des marchés parallèles qui perçoivent illégalement des mini-taxes au détriment des services habilités». Il a interpellé aussi tous ceux qui détiennent des kiosques aux couleurs des sociétés de téléphonie mobile.
L’opération «gardons nos villes propres» est appelée à durer. «Je ne vais pas m’arrêter. Je pense que c’est une bonne opération qui doit être accompagnée par les mairies, la police, la population et la presse… Nous allons continuer à faire la pédagogie. Il ne faut pas qu’il y ait une récupération politique, c’est une démarche citoyenne. Partout dans le monde, le commerce se fait dans les marchés. Le Congo ne fait pas exception», a-t-il prévenu.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA