L’Ouganda lutte contre l’épidémie de la souche soudanaise rare de la maladie à virus Ebola, qui a été détectée le 20 septembre 2022, dans le District de Mubende, au centre du pays, trois ans après sa disparition en 2019. Cette maladie grave et mortelle, appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola, s’est propagée dans d’autres localités ougandaises et a déjà fait plusieurs victimes. Selon les dernières statistiques publiées par le Ministère ougandais de la santé, le pays compte 75 cas confirmés, 26 guérisons, 11 hospitalisations et 28 décès. Des chiffres qui pourraient être revus à la hausse. Ainsi, dans le but de contenir la propagation de la maladie, le Président Yoweri Museveni a institué, samedi 15 octobre, un confinement de 21 jours et un couvre-feu nocturne dans les Districts de Mubende et de Kassanda, considérés comme «l’épicentre de l’épidémie». La capitale Kampala a été mise en alerte maximale.
Selon l’O.m.s (Organisation mondiale de la santé), le risque de propagation de la souche soudanaise du virus Ebola aux pays voisins est élevé, à cause des mouvements transfrontaliers entre l’Ouganda et ses voisins. «La population est mobile pour des raisons commerciales, sociales et culturelles», constate-t-on. L’Ouganda accueille de nombreux réfugiés qui maintiennent des liens avec leurs pays d’origine.
Conscient de l’importance des efforts de collaboration, le gouvernement ougandais, avec le soutien du C.d.c Afrique (Centre africain de contrôle et de prévention des maladies) et de l’O.m.s (Organisation mondiale de la santé), a organisé, mercredi 12 octobre dernier, à Kampala, une conférence ministérielle d’urgence de haut niveau sur la collaboration transfrontalière pour la préparation et la riposte aux épidémies d’Ebola.
Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette réunion qui s’est déroulée en présence de hauts responsables de l’O.m.s, les ministres de la santé de l’Ouganda, de la RD Congo, du Kenya, du Soudan du Sud, du Rwanda, de la Tanzanie, du Burundi, du Libéria et de la Sierra-Leone ont approuvé des mesures clés: la surveillance de la maladie; la recherche et le suivi des contacts; la notification rapide des alertes; le partage d’informations et la formation conjointe des intervenants d’urgence; la réalisation d’exercices de simulation, pour améliorer la préparation et la riposte, etc.
Selon la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’O.m.s pour l’Afrique, «l’une des leçons essentielles que l’Afrique a tirées des précédentes épidémies d’Ebola est qu’en s’unissant, nous gardons une longueur d’avance sur le virus. En partageant les informations et les ressources, les pays peuvent progresser d’un mode défensif face aux épidémies à la mise en place d’un rempart qui arrêterait la propagation des infections». Une alliance qui permettra d’endiguer le plus rapidement possible ce fléau qui ne cesse de faire des victimes au sein des populations. «Les mesures conjointes convenues aujourd’hui placent l’Ouganda et la région sur la voie qui permettra de briser l’emprise d’Ebola», a-t-elle indiquée.
Notons que l’Ouganda a connu plusieurs épidémies d’Ebola, dont une dans les années 2000, qui a tué plus de 200 personnes. L’épidémie d’Ebola a également tué 11.000 personnes en Afrique de l’Ouest, entre 2014 et 2016. La maladie d’Ebola a été découverte en 1976 lors de deux épidémies simultanées au Soudan du Sud et en RD Congo, dans un village près de la rivière Ebola, d’où le nom de la maladie.
R. KOULOUNGOU