Deux individus ont été arrêtés, les 6 et 7 novembre 2024, à Owando, dans le Département de la Cuvette, par les services de la gendarmerie nationale, en possession d’une importante quantité de chanvre indien et d’une pointe d’ivoire d’éléphant, une espèce animale intégralement protégée par la loi dans notre pays.
Présentés au procureur de la République près le Tribunal de grande instance d’Owando, ils ont été écroués et risquent des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme, avec de fortes amendes dont le plafond est de cinq millions de francs Cfa, conformément à la loi.
L’un des prévenus, âgé de plus de 18 ans, a été interpelé en possession de 52 boules de chanvre indien (cannabis) roulés dans des papiers. Interrogé sur la provenance de ces produits interdits par la loi, il a dénoncé son principal fournisseur, qui n’est autre que l’attaché des services administratifs et financiers au Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, en poste à Owando. Une perquisition effectuée au domicile de ce fonctionnaire de l’Etat a permis aux gendarmes de saisir une pointe d’ivoire ainsi que du chanvre indien emballé dans des sacs. Les deux individus sont poursuivis pour les délits de culture, détention, consommation du chanvre indien et circulation d’une pointe d’ivoire.
Selon une source proche du dossier, le fonctionnaire, «âgé de la quarantaine révolue, aurait ramassé cette pointe d’ivoire dans la Z.a.p (Zone agricole protégée) du village Ambo’Angue, à quelques kilomètres d’Owando et qu’il aurait gardé dans sa maison depuis 2023». Informé de cette saisie incidente effectuée par les gendarmes de la Cuvette, le P.a.l.f (Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage) et les autorités compétentes, apportent leur appui technique dans cette affaire.
Rappelons que la loi congolaise sur la faune et les aires protégées en son article 27 stipule que «l’importation, l’exportation, la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits; sauf dérogation spéciale de l’administration des eaux et forêts, pour les besoins de la recherche scientifique». En application de la loi française du 12 juillet 1916, l’importation, le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses notamment le chanvre indien sont interdits dans notre pays.
Evariste LELOUSSI