Face à un défi humanitaire pressant, une étude du F.m.i (Fonds monétaire international) interpelle sur une intervention rapide, en vue de faire face aux besoins de financement des pays et soulager ceux qui ne comblent pas leurs besoins alimentaires.
L’insécurité alimentaire ne cesse de galoper dans le monde depuis 2018. La crise ukraino-russe, les chocs climatiques, les conflits régionaux, la pandémie de la pandémie de covid-19 entre 2020 et 2021 ont accentué la crise alimentaire mondiale et aggravé la hausse des prix. Selon le P.a.m (Programme alimentaire mondial), plus de 828 millions de personnes se couchent, chaque soir, le ventre vide. Les effets du choc alimentaire se font sentir partout, mais de façon plus marquée dans près de cinquante pays, pour la plupart des pays à faible revenu, dont nombreux sont fortement dépendants des importations en provenance d’Ukraine et de Russie.
Selon une étude du F.m.i, la hausse du coût des denrées alimentaires et des engrais importés augmentera de 9 milliards de dollars, mettant la pression sur la balance des paiements des pays fortement exposés à l’insécurité alimentaire en 2022 et 2023. La Banque mondiale a constaté que l’inflation des prix alimentaires intérieurs reste élevée à travers le monde. Les données disponibles entre mai et septembre 2022 font état d’une forte inflation dans la quasi-totalité des pays à revenu faible et intermédiaire: 88,9% des économies à faible revenu; 91,1% des économies à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 96% des économies à revenu intermédiaire supérieur ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5%. Un grand nombre d’entre elles affichant même une inflation à deux chiffres. La part des pays à revenu élevé touchés par la montée de l’inflation dans l’alimentation atteint désormais 85,7%.
Cette année, on estime que les pays fortement exposés pourraient avoir besoin d’au moins de 7 milliards de dollars, pour aider les ménages les plus vulnérables à faire face à la situation.
Le rapport appelle à une réaction rapide des pouvoirs publics, dans quatre domaines. Premièrement, un soutien rapide et adéquat à la population exposée à l’insécurité alimentaire. Deuxièmement, maintenir le libre-échange. Troisièmement, accroître la production de denrées alimentaires et améliorer leur distribution.
Enfin, investir dans une agriculture résiliente aux changements climatiques pour augmenter les récoltes futures. Les solutions doivent être adaptées aux circonstances nationales, en mettant l’accent sur des mesures peu coûteuses et à fort impact, comme investir dans de nouvelles variétés de cultures, améliorer la gestion de l’eau et diffuser les informations.
L’étude invite, par ailleurs, les donateurs et les organisations internationales à intensifier, de toute urgence, les dons et financements concessionnels, pour fournir des aides en espèce et en nature aux populations qui souffrent le plus de l’insécurité alimentaire. Dans certains pays, un allègement de la dette sera également nécessaire.
Urbain NZABANI