L’actualité nationale s’est emballée, ces derniers temps, mais on peut constater que c’est loin des préoccupations courantes des populations. Ce n’est pas un vice rédhibitoire de parler tout le temps de l’accès à l’eau courante et à l’électricité permanente. En plein 21ème siècle et au moment où l’humanité est entrée dans l’ère de l’intelligence artificielle à usage courant, les populations urbaines au Congo sont encore confrontées aux pénuries d’eau courante et aux interruptions courantes du service d’électricité.
Pendant ce temps, l’actualité politique nous met précocement dans un climat de pré-campagne électorale où les militants d’un camp politique sont soumis à l’exercice étonnant de choisir leur futur candidat entre le patriarche et le timonier. Ces dirigeants-là oublient qu’un camp politique divisé court fatalement à sa perte. Qu’on l’appelle patriarche ou timonier, qu’est-ce que cela apporte comme renouveau dans la politique de développement national? Voilà ce qu’on attend de suivre comme débat.
Plus loin, un acteur politique croit faire preuve de réflexion originale en allant ressortir le projet de créer un poste de Vice-Président de la République dans la Constitution, tout en bricolant derrière une nouvelle configuration parlementaire d’une complexité qui a tout l’air d’être une masturbation intellectuelle. Heureusement qu’un autre acteur politique lui a répliqué que ce projet fut catégoriquement rejeté lors du Dialogue national de Sibiti.
Et donc, le Congo n’a point besoin de Vice-Président de la République ni de nouvelle configuration parlementaire. Etant déjà passé par un changement de la Constitution, projet qui a failli diviser sa Nation, il a intérêt à travailler à la stabilité de la Constitution actuelle qui n’a pas encore libéré la plénitude de ses effets, pour commencer à l’accuser d’insuffisance.
Par ailleurs, à ceux qui reprochent à cette Constitution d’avoir multiplié les institutions «budgétivores», on peut leur retorquer qu’en matière de finances publiques, le Congo doit d’abord relever le défi de mettre en pratique la bonne gouvernance et la gestion axée sur les résultats, avant de se mettre à accuser la Constitution. Tout le monde voit l’hémorragie des finances publiques provoquées par les anti-valeurs toujours dénoncées mais toujours en vigueur de manière pernicieuse.
Ce n’est pas en réduisant le parlement à une chambre et en supprimant les institutions d’appui démocratique que les finances publiques congolaises vont bien se porter. Quand, dans un pays, un Chef d’Etat, dans un discours solennel, affirme que 6 milliards de francs Cfa de la bourse des étudiants s’envolent en fumée, et que le président de la Cour suprême confirme que lorsque le Chef de l’Etat dénonce, c’est que c’est documenté, et qu’au sortir de là, le ministre de la justice, à travers le parquet, ne fait pas ouvrir une enquête, on peut mesurer à quel point l’Etat congolais est devenu impuissant à combattre les anti-valeurs.
Dans ces conditions, l’hémorragie des finances publiques semble encore avoir de belles années devant elle, au Congo. Par la faute de qui? Finissons-en d’abord par terrasser l’hydre des anti-valeurs dans la gestion publique, comme le Chef de l’Etat le demande depuis les années 2000, et après, on verra, si la Constitution a besoin réellement d’être toilettée.

L’HORIZON AFRICAIN

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