Chargé de cours au parcours S.t.c (Sciences et techniques de la communication) à la Faculté des lettres, arts et des sciences humaines, Passi Bibéné revient sur l’appel à la création d’un organe de régulation de la publicité au Congo. Dans un entretien portant sur son livre intitulé, «Droit de la communication en République du Congo», paru en 2021 aux Editions Renaissance africaine, à Paris (France), il justifie la création de cet organe. Interview!
* Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire cet ouvrage?
** Cet ouvrage est la matérialisation du cours sur le «droit de la communication», au parcours S.t.c. Tenant compte des filières existantes dans ce parcours (le journalisme, la documentation et la communication d’entreprise), nous avons pris l’initiative d’élaborer un cours susceptible de répondre aux attentes des étudiants, afin de les préparer à prendre en compte les dispositions juridiques encadrant les métiers du journalisme, de la communication et de la documentation. C’est dans cette ambition que nous avons entrepris de collecter des informations pour les mettre à la disposition des étudiants et du grand public. Il faut dire que l’ouvrage se veut une référence, sinon un support qui essaie de rassembler les dispositions (textes et lois) régulant la communication, précisément les médias, la publicité et les métiers de la documentation, à travers un seul et même document, en vue de combler le vide qui existe en la matière, dans notre pays.
* Quel message voulez-vous transmettre à travers cet ouvrage?
** Dans cet ouvrage, nous vulgarisons les textes en vigueur sur le droit des archives publiques, sur la définition du journaliste, sa rémunération et ses droits, conformément aux dispositions de la loi congolaise et nous suggérons, modestement, la création d’un organe spécifique, qui sera spécialement chargé de la régulation de la publicité dans notre pays.
Vous savez que dans le contexte actuel, la régulation de la publicité est de la responsabilité du C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication). Celui-ci a déjà fait ses preuves en matière de régulation des médias. Mais, lorsqu’on observe attentivement la pratique publicitaire dans notre pays, force est de remarquer que le C.s.l.c, à mon sens, n’a pas encore donné le meilleur de lui-même. En matière de régulation de la publicité, son action n’est pas perceptible, puisqu’il existe, sur le terrain, beaucoup de pratiques liberticides contraires à la loi sur la publicité.
* Que pensez-vous de la liberté de la presse au Congo notamment sur le plan économique?
** Nous avons déjà fait du chemin. Mais, il reste beaucoup à faire. Comme on le dit, «la liberté de la presse est une quête permanente». Cette quête passe par le professionnalisme des acteurs des médias, des modèles économiques viables, la redistribution de la Rav (Redevance audiovisuelle) et l’aide à la presse. On donne l’impression que les fossoyeurs de cette liberté ne sont que les pouvoirs publics et économique, alors que les professionnels des médias aussi sont responsables de l’effectivité ou non de la liberté de la presse.
Propos recueillis par Roland KOULOUNGOU