Le Conseil pastoral de l’E.a.d.c (Eglise des assemblées de Dieu au Congo) a tenu sa session extraordinaire, du 26 au 30 octobre 2022, à l’Ibad (Institut biblique des assemblées de Dieu), vers l’aéroport de Pointe-Noire. Un bureau national avait été élu. Le clou de cette session a été l’organisation d’un culte de louange et d’adoration, dans la salle de conférences de l’Hôtel Le Ruisseau, une manière de présenter aux chrétiens de cette communauté, les nouvelles autorités qui ont, désormais, la charge de diriger l’E.a.d.c. Revenu à Brazzaville, le pasteur Charles Malonga, le nouveau président, nous a accordé une interview, pour présenter son plan d’action.
* Pasteur, après les querelles qui ont secoué votre communauté religieuse, vous avez été élu président de l’E.a.d.c. Par quoi allez-vous commencer, lorsqu’on sait que tout est priorité?
** Merci monsieur le journaliste, pour l’intérêt que vous accordez à notre communauté. Les tâches prioritaires, nous les avons dégagées à l’issue de la session inaugurale du conseil d’administration. Urgemment, nous devons organiser des descendes dans les départements, pour aller écouter les chrétiens. L’organisation des audits s’impose à notre église, afin de dresser un état des lieux. Ce qui nous permettra d’organiser les états généraux de notre assemblée. A l’issue de ces tâches prioritaires, nous mettrons en place un plan de développement de l’église ou un plan directeur qui va encadrer l’E.a.d.c.
* Pasteur président, l’audit que vous voulez engager, c’est pour viser quoi?
** Sur cette question, je voudrais attirer l’attention des fidèles que l’audit va concerner tous les aspects de l’église: la gouvernance administrative; les finance; la gestion du patrimoine. Il n’y aura pas de secteur à protéger. C’est une vaste opération qui concerne toute l’église et notre institut biblique, pour voir clair: qu’est-ce qui se fait en bien et en mal.
S’il y a des correctifs à apporter, cela se fera. L’objectif de ça, c’est aller à la rupture, rompre avec les antivaleurs paralysantes qui ont freiné l’église, pendant près de cinquante ans, pour aller vers des réformes et atteindre le développement.
* Les assemblées de Dieu est un mouvement international. Est-ce que vous voulez bien repartir aux fondamentaux dudit mouvement?
** Je l’ai dit dans le plan quadriennal et à l’exposition de la vision: nous devons retourner au congressionnalisme, parce que les assemblées de Dieu ont leur mode de gouvernement. Sur les trois modes de gouvernement qui dirigent l’église, les assemblées de Dieu ont leur mode de gouvernement. Au fil du temps, nous nous en sommes éloignés. Nous devons repartir vers ces fondamentaux. Nous allons retourner à l’identité des assemblées de Dieu.
* Comment se présente la situation des missionnaires, parce que les missions qui collaboraient ont presque été écartées par votre prédécesseur?
** Le partenariat avec toutes les missions sera relancé. La mission française est déjà là. Nous avons de bons contacts. Il ne reste qu’a officialiser les accords de partenariat. Il y a un missionnaire présentement à Brazzaville, le pasteur Christophe Sierra. Il a pris part aux travaux de l’assemblée générale et au culte d’action de grâce. Avec la mission américaine, même si les missionnaires ne sont plus présents, le partenariat a été maintenu. Nous allons parler très urgemment avec celui qui gère la mission américaine dans la sous-région, le pasteur Patrick Hurst. Nous allons rentrer en contact avec lui, afin de relancer le partenariat. Nous allons diversifier les missions, parce que dans certains pays, les assemblées de Dieu ont plus de dix missions et chaque mission a des tâches précises et particulières. Toutes ces missions viendront accompagner l’E.a.d.c dans la mise en œuvre du plan quadriennal que j’ai présenté et sur la base duquel j’ai été élu.
* En dehors de l’E.a.d.c, il y a un autre mouvement des assemblées de Dieu qui est en train de marquer les points?
** De nos jours, les assemblées de Dieu peuvent compter quatre voir cinq courants dans notre pays. Dans le plan quadriennal, j’ai proposé la création d’une confédération des assemblées de Dieu et nous allons travailler sur le projet, pour qu’il n’y ait plus d’amalgame avec les églises dites de réveil. A l’époque, nous avons commencé avec le pasteur Alain Mbossa, avec qui nous avons tenté une fusion, mais qui n’a pas marché. Avec la donne d’aujourd’hui, si la fusion ne marche pas, nous pourrons être dans cette plateforme de la Confédération des assemblées de Dieu, afin de booster l’œuvre de Dieu dans notre pays et donner la possibilité aux missionnaires de bien agir.
* Vous avez hérité de tout le passif de votre prédécesseur: la situation des pasteurs à la retraite. Comment allez-vous gérer le dossier?
** A la date d’aujourd’hui, trois pasteurs ont fait valoir leurs droits à la retraite administrative, à ne pas confondre avec la retraite ministérielle. La retraite ministérielle est volontaire. Aussi longtemps que la santé peut tenir, le pasteur est appelé à exercer son ministère sur toute l’étendue du territoire national ou être invité dans une communauté sœur pour des enseignements et autres. L’âge de la retraite, selon les textes fondamentaux de l’E.a.d.c, est fixé à 70 ans.
Les trois pasteurs qui sont allés à la retraite, un geste d’amour et des mesures d’accompagnement ont été organisés à leur égard. Il s’agit de l’apôtre Jean-Baptiste Bafounguissa, des pasteurs Jérôme Pangou et Noël Miehakanda.
* Après la session inaugurale et l’assemblée générale, le corps pastoral vient de vous confier la direction de l’église. Tous les discours que vous présentez sont bons. C’est quoi la suite?
** La suite, c’est être à l’écoute. L’écoute ne va s’arrêter à s’écouter entre pasteurs. Il faut aller écouter le peuple. Les pasteurs ne sont que les déléguées des églises locales et parfois, ils ne reflètent pas l’expression de l’église.
Propos recueillis par Chrysostome
FOUCK ZONZEKA