Le savions-nous? Le Congo, notre pays, fait partie, depuis 2014, des pays à faible revenu. La Banque mondiale classe les pays du monde en quatre catégories, suivant la force de leurs économies, en se basant sur les estimations du R.n.b (Revenu national brut) par habitant de l’année précédente. Ainsi, elle a établi quatre catégories socio-économiques qui sont les suivantes:
– pays à faible revenu (R.n.b par habitant inférieur ou égal à 1.025 dollars);
– pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (R.n.b par habitant compris entre 1.026 et 4.035 dollars);
– pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (R.n.b par habitant compris entre 4.036 et 12.475 dollars);
– pays à revenu élevé (R.n.b par habitant égal ou supérieur à 12.476 dollars).
Pays ayant eu l’ambition, à partir de 2000, d’être émergent, le Congo-Brazzaville a dégringolé de la catégorie de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, en 2005, à pays à faible revenu, à partir de 2014. La raison est bien simple. Nous avons une économie essentiellement portée par les revenus pétroliers. En juin 2014, les prix du pétrole se sont effondrés et voilà que la crise économique nous a basculés dans la catégorie de pays à faible revenu, vouant ainsi aux calendes grecques, notre rêve de pays émergent.
Alors, comment la Banque mondiale définit-elle les pays à faible revenu? «Les pays à faible revenu ont un niveau de vie plus bas. Ils ont peu de biens et de services et beaucoup de leurs habitants ne peuvent pas subvenir à leurs besoins essentiels». C’est dans la catégorie de ces pays qu’on trouve les P.p.t.e (Pays pauvres très endettés). Rien donc de surprenant que les populations congolaises, dans leur grande majorité, éprouvent des difficultés à accéder à des services courants comme l’électricité, l’eau courante, les services de santé de qualité, etc. La pauvreté, la malnutrition, voilà ce qu’on peut trouver dans ces pays à faible revenu.
A vrai dire, pour le Congo, ça semble paradoxal. Il y a de quoi penser que les économistes de la Banque mondiale se sont peut-être trompés sur le cas du Congo. Mais, c’est la réalité. Beaucoup d’efforts sont consentis, il est vrai, pour créer les conditions nécessaires au développement national, comme la construction des infrastructures de base. Mais, l’économie est tellement centrée sur l’Etat qui lui-même ne compte que sur les revenus tirés des industries extractives qu’il se retrouve dans le rôle de l’agent unique du développement. Sans un secteur privé national porté par la diversification de l’économie, le Congo risque de mettre du temps dans cette catégorie de pays à faible revenu.
Quand on laisse l’économie être portée par les seuls revenus tirés des ressources naturelles, notamment le pétrole, dont la caractéristique est d’être volatil sur le marché international, l’émergence tant rêvée s’éloignera. Il faut donc viser la diversification économique, par le développement d’un climat des affaires attrayant et stimulant pour les hommes d’affaires. C’est la politique d’un gouvernement de faire que les secteurs immobilier, bancaire, industriel, agro-pastoral, etc, soient portés par le privé national.
L’HORIZON AFRICAIN