Dans une économie rentière comme la nôtre qui tire l’essentiel de ses revenus de la vente du pétrole, lorsque le gouvernement n’est pas suffisamment avisé pour mettre en place des mécanismes de sécurisation des fonds publics, il peut se développer très facilement une culture d’enrichissement illicite au niveau des élites dirigeantes, au détriment du bien général. Année après année, l’état dans lequel se retrouve notre pays aujourd’hui, dans une incapacité à faire face à ses charges de fonctionnement, indique qu’il y a eu manque de rigueur dans la gestion financière.
En dépit de tous les efforts faits, depuis les années 2000, dans la lutte contre la corruption, avec la mise en place du cadre juridique et des structures institutionnelles pour l’appliquer, le Congo, malgré ses ressources financières, se retrouve souvent avec un trésor public asséché. Cela ne peut pas se justifier par le seul remboursement des dettes, peut-être aussi et surtout par le fait que la jarre (pour représenter le trésor public et ses régies financières) est trop percée. L’eau coule de partout, rendant ainsi impossible tout effort de la remplir ou d’y garder de l’eau.
Lorsque, la semaine dernière, le ministre d’Etat en charge du travail a reçu les responsables des syndicats de la Caisse de retraite des fonctionnaires (C.r.f) qui menaçaient de tenir un sit-in à la Primature pour réclamer le paiement de leurs pensions, il a parlé de trou: le trou est trop profond. Sans doute faisait-il allusion aux dettes à rembourser. Mais, on peut aussi penser aux trous de la jarre.
La corruption n’est pas que synonyme de détournements d’argent ou de graisser la patte à un dirigeant, pour obtenir un service. Elle implique le non-respect des règles et procédures de gestion financière établies, l’achat des consciences, le manque de transparence dans la gestion publique, le détournement de chapitres, le vol d’argent, l’abus d’autorité, la concussion et aussi les pratiques d’abus de biens sociaux, c’est-à-dire l’usage des biens publics à des fins personnelles, etc. Toutes ces mauvaises pratiques, ces vices, pour ne pas parler d’anti-valeurs, qui s’incrustent dans la gestion publique constituent autant de trous dans la jarre.
La situation de notre pays n’est pas désespérée. L’évolution du programme avec le Fonds monétaire international (F.m.i) invite à l’optimisme, malgré un contexte socio-économique chaotique pour la majorité des Congolais. Le Congo peut très bien s’en sortir, mais il faut une volonté politique, car ici se pose surtout la question de la crédibilité des acteurs aux affaires. L’enjeu étant bien évidemment la moralité des uns et des autres. Il faut redonner de la crédibilité à la gestion de l’Etat congolais. Autrement, on continuera à faire souffrir les populations. La lassitude se lit sur les visages, tandis que la précarité avance et fragilise la vie des gens. Pendant combien de temps les retraités doivent-ils attendre pour percevoir leurs pensions? Pendant combien de temps les jeunes doivent-ils attendre pour entrer dans la vie active? Bref, pendant combien de temps les Congolais doivent-ils attendre? Tout est là: pendant combien de temps attendre encore?

L’HORIZON AFRICAIN

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