L’épineuse question du manque d’eau et d’électricité à Brazzaville préoccupe le gouvernement. Le lundi 29 mars 2024, sur instruction du Président de la République, le Premier ministre a effectué une visite à la Direction départementale de L.c.d.e (La congolaise des eaux) de Brazzaville et au Centre d’exploitation de Mbouono, de la société E²c (Energie électrique du Congo) de Brazzaville, pour s’enquérir de la situation des coupures d’électricité et de pénurie d’eau courante qui affecte la ville capitale. A l’issue de cette visite, il en ressort que L.c.d.e dispose des produits chimiques nécessaires pour le traitement de l’eau, mais c’est le manque d’électricité qui fait défaut. A cet effet, Anatole Collinet Makosso a appelé les populations à plus de patience.
Au cours sa visite qui consistait à toucher du doigt les maux qui minent les deux sociétés en charge de l’électricité et de l’eau, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a longuement échangé avec les techniciens des deux sociétés. Pour les techniciens de L.c.d.e, la pénurie d’eau courante dans la ville capitale est due aux coupures intempestives d’électricité, malgré la disponibilité de produits chimiques pour assurer la potabilité de l’eau.
Au niveau de la société E2c, c’est le directeur général, Jean-Brunon Danga Adou, qui a expliqué les difficultés que connaissent les réseaux qui aliment la ville en électricité. Avec la chaleur caniculaire qu’on connaît actuellement, il arrive que les lignes lâchent. Il a exprimé à Anatole Collinet Makosso, la demande urgente de construction d’une deuxième ligne T.h.t (Très haute tension) de transport d’électricité, entre Brazzaville et Pointe-Noire. Cette ligne s’avère comme une panacée, pour remédier à l’instabilité du courant électrique dans la ville capitale. La construction de cette deuxième ligne permettra de soulager la première qui est surchargée et qui est déjà vétuste. Elle ne supporte plus les charges des consommateurs dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque année.
Résumant ce qu’il a appris des difficultés qui surviennent en matière de distribution d’électricité et d’eau, le Premier ministre s’est exprimé en ces termes: «Toutefois, quand il y a un petit problème dans la fourniture d’électricité, le processus de pompage ou de distribution d’eau connaît aussi des difficultés. Au point où, même lorsque le courant est relancé, même après deux heures, toute la masse d’eau qui est dans les canaux de distribution sèche et pour remplir de nouveau ces cuves et canaux, ça peut prendre deux ou trois jours. Constat, pour une coupure d’électricité qui n’a duré que deux ou trois heures, on n’a manque d’eau pendant deux à trois jours».
Anatole Collinet Makosso a aussi signifié qu’il existe un dispositif permanent d’alimentation en électricité au niveau des unités de production et de distribution d’eau. Les deux sociétés, a-t-il dit, travaillent en parfaite harmonie. «Sauf que nous avons un problème d’une seule ligne d’électricité. Ce problème a toujours été posé. Nous travaillons à ce que nous ayons cette deuxième ligne qui relie Pointe-Noire à Brazzaville, pour que lorsque la ligne actuelle est en difficulté, connaît des problèmes, nous puissions basculer sur la deuxième, de façon à avoir l’électricité en permanence», a-t-il déclaré. Puis, il a appelé les populations à plus de patience. Il les a rassurées qu’elles ne sont pas seules devant ces difficultés. «Le gouvernement n’est pas indifférent, il travaille, les cadres de ces sociétés sont à la manœuvre pour essayer de trouver des solutions».
Selon Armel Ibara Mbibi, directeur de la production et du transport d’E2c, la demande énergétique de Brazzaville est de 230 mégawatts. Mais, actuellement, la ville n’en reçoit que 170. Il y a un déficit de 60 mégawatts. En cause, l’obsolescence des sources de production, notamment les barrages hydroélectriques et la limitation à 50 mégavars de la puissance réactive en réseau interconnecté avec la RD Congo au niveau du poste T.h.t de Kinsuka.
Hervé EKIRONO
