Perspectives macro-économiques de la Cemac
Le Congo en bonne position, avec comme seul écueil, la dette!
Le gouvernement congolais devrait se frotter les mains et s’adonner résolument au travail, au regard des chiffres qu’affiche le Congo dans les perspectives macro-économiques au sein de la Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), malgré un contexte international marqué par le conflit russo-ukrainien et les perturbations économiques qu’il engendre au niveau mondial, en plus de l’envolée des cours du pétrole. Alors que les Congolais se plaignent de la hausse des prix des denrées alimentaires, notamment du riz, aliment malheureusement importé entièrement, ils peuvent se rassurer que leur pays enregistre le taux d’inflation le moins élevé au sein de la Cemac. C’est plutôt au niveau de la dette que le Congo bat le record de la communauté.

N’eut été la dette, le Congo serait le bon élève du F.m.i (Fonds monétaire international) au niveau de la Cemac. En effet, dans les perspectives macro-économiques des six pays de la communauté qui ont en partage l’usage de la monnaie franc Cfa, le Congo affiche la meilleure projection de croissance, à 4,1% en 2023, devant le Tchad (3,5%) le Cameroun (3,4%) et le Gabon (3%). Le Guinée Equatoriale vient loin derrière avec -1,8%.
En matière d’inflation, le Congo, le Gabon et le Tchad sont les trois pays qui maîtrisent mieux les prix au sein de leurs économies, avec, chacun, un niveau projeté à 3,4% cette année, à peine légèrement supérieur à la limite communautaire de 3%. C’est une performance à saluer pour le gouvernement qui avait eu la clairvoyance de mettre en place un plan de résilience à la crise alimentaire couvrant la période 2022-2024, après l’éclatement de la guerre en Ukraine. C’est l’occasion d’inviter le gouvernement à ne pas baisser les bras dans la mise en œuvre de ce plan dont on voit les fruits, même si certains opérateurs économiques ont voulu le récupérer au profit de leurs gains, en faisant du Congo un simple pays de transit.
Les ménages congolais intègrent de plus en plus le riz dans leur alimentation, mais il devient cher.
La hausse du prix du riz, par exemple, est le fait des circonstances mondiales depuis quelques mois, à cause des restrictions des exportations de l’Inde, leader en matière de riz et la croissance de la demande mondiale. La demande est aussi en croissance au Congo, pays qui a malheureusement négligé ses cultures rizicoles. En 2019, les importations de riz sont estimées à 96 mille tonnes, équivalent à 10 milliards de francs Cfa. En 2023, on va probablement dépasser les 100 mille tonnes. Mais, les prix du riz ont augmenté et on se met à se plaindre, alors que le Congo est aussi producteur de riz, avec ses bassins de production que sont Ewo (Cuvette-Ouest), Kindamba et Vindza (Pool), Boko-Songho et Madingou (Bouenza), Mossendjo et Makabana (Niari), etc. Le Ministère de l’agriculture devrait se soucier à relancer ces bassins rizicoles.
En ce qui concerne le solde budgétaire, le Congo vient, cette année, en deuxième position, à 4,8%, un peu loin derrière le Tchad (7,0%). Mais, il prend la première place lorsqu’il s’agit du solde extérieur courant, avec un niveau de 4,8%. Tous les cinq pays de la communauté sont en dessous de 0. Le Congo fait donc exception. En 2022, on avait même atteint 6,6%, alors qu’en 2020, on était à -1,2%.
Par contre, là où notre pays fourre son nez dans le sable, c’est au niveau de la dette qui se situe à 96% du P.i.b (Produit intérieur brut) cette année. C’est d’ailleurs le niveau le plus lourd de la sous-région. Les cinq autres pays sont en dessous de la norme communautaire qui est de 70%. On ne le dira jamais assez, la dette est l’héritage de la politique du tout endettement des années 2010, en se basant sur l’idée que le prix du pétrole allait permettre de faire face au remboursement. Lorsque les prix du pétrole ont brusquement chuté à partir de juin 2014, le pays a été étranglé par ses dettes multiples. C’est le boulet que le Congo traîne encore aujourd’hui et il faut saluer les efforts du gouvernement à avoir baissé le niveau de cette dette en dessous des 100%. Des efforts qui sont à poursuivre!
Jean-Clotaire DIATOU

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