Ainsi donc, l’U.d.h-Yuki, parti situé à l’opposition, est de nouveau traversé par une crise qui menace sa cohésion. Les médiateurs attitrés, l’ancien ministre Michel Mampouya et le sénateur Ludovic Miyouna, sont à la manœuvre pour tenter de juguler cette nouvelle crise. Depuis le 7 novembre 2022, il y a un nœud de taille dans cette crise: la plainte en justice de Pascal Ngouanou contre quatre militants qu’il accuse d’avoir violé son domicile et de l’avoir menacé. Il leur exige à chacun des dommages-intérêts de 300 millions, soit un montant total de 1 milliard 200 millions de francs Cfa.
Pascal Ngouanou avait transformé son domicile du quartier Poto-Poto Djoué, dans le 8ème arrondissement Madibou, à Brazzaville, en siège du parti. Tout se passait chez lui. Du coup, les cadres et militants qui ne lui sont pas proches n’avaient plus la possibilité de participer à la prise de décisions sur la vie du parti. Le président par intérim de l’U.d.h-Yuki prenait seul les décisions, à la grande surprise des autres.
C’est dans ce contexte qu’un groupe de jeunes militants s’était rendu chez lui, pour exiger sa démission. N’ayant pas apprécié l’acte qui n’est pas le premier à ses yeux, il a, sur les minutes de Me Jean Didier Bidié, huissier de justice, déposé cette fois une citation directe devant la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Brazzaville, pour les faits suivants: «Courant mars 2022, un groupe d’individus composé d’environ 20 personnes dont Monsieur Mpassi Jean-Marie, Loukembo Nkouka Saturnin et Loumouamou Banzouzi Jean-Marc, a violé sa résidence sise 19, Rue Ntoumbou, quartier Poto-Poto-Djoué, arrondissement 8 Madibou, Brazzaville, en ouvrant le crochet et puis la porte de la parcelle, sans l’avis du requérant, et lui a demandé de signer avec intimidation et menace, l’autorisation déjà rédigé, relative à l’organisation de la convention du parti. Que y étant, ils ont présenté au requérant avec beaucoup de brutalité, une note relative à sa démission, pour qu’il la signe. Que selon la note, le requérant devrait démissionner pour haute trahison. Que n’eut été l’arrivée de certains dirigeants du parti, ce groupe d’individus aurait commis l’irréparable. Que le vendredi 14 octobre 2022, était un jour de vandalisme, de surexcitation et de terreur organisés».
Les prévenus seront jugés pour délits de menace, de dénonciation calomnieuse, d’effraction, de destruction et de diffamation. Et le prévenu Mokono Réne pour contravention de destruction de biens mobiliers. Le président par intérim de l’U.d.h-Yuki exige la somme de 1 milliard 200 millions de francs Cfa de dommages-intérêts. La première audience de ce procès a eu lieu lundi 14 novembre dernier.
C’est ce qui met en transe la base de l’U.d.h-Yuki, le parti fondé par feu Guy-Brice Parfait Kolélas. Celui-ci va se retourner dans sa tombe, en apprenant que son successeur s’apprête à devenir milliardaire, grâce à son parti. Les militants de l’U.d.h-Yuki dénoncent aussi ce qu’on leur a caché jusque-là, à savoir le salaire que toucherait le président par intérim. «Alors que les fonctions au parti sont bénévoles…», selon l’article 109 du règlement intérieur du parti. Or, Pascal Ngouanou se serait établi un salaire. Pour les militants, ce n’est rien d’autre qu’un détournement de fonds. Ils se posent la question de savoir qui avait signé la note qui lui octroie un salaire? En tout cas, les jeunes incriminés se préparent à tout déballer au procès.
En principe, le président par intérim ne devait pas ester en justice, pour un problème politique de nature à être résolu au sein du parti. Pascal Ngouanou a refusé de retirer sa plainte comme la médiation le lui a demandé. Il est le premier acteur politique à choisir la voie de la justice, au pénal, pour résoudre un problème qui devrait être au civil. A ce stade de la crise, on peut dire que la médiation a de la peine à avancer. Des militants estiment qu’elle ménage beaucoup le président par intérim de l’U.d.h-Yuki, alors que c’est lui qui est à l’origine de la crise, par son attitude à prendre seul les décisions sur la vie du parti. Il va falloir, à la médiation, explorer d’autres pistes de sortie de crise, pour aller vite au congrès tant attendu.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA

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