Portrait
Murphy Sémo, un jeune
magistrat passionné de numérique
Magistrat du siège depuis 2020, au T.g.i (Tribunal de grande instance) de Brazzaville, Murphy Fred Viclaire Miékountima Sémo (32 ans), est spécialisé en cybersécurité et en répression juridique de la cybercriminalité au Congo. Depuis ses études supérieures, il a développé une passion pour le numérique qui, selon lui, «est un levier de modernisation, de souveraineté et de dignité pour nos institutions».
Après ses études secondaires premier degré au Collège Saint-Pierre Claver de Bacongo, sanctionnées en 2008 par le B.e.p.c (Brevet d’études du premier cycle) et second degré au Lycée Chaminade, décrochant ainsi son Bac A4 en 2011, Murphy Fred Viclaire Miékountima Sémo a fait ses études supérieures à la Faculté de droit de l’Université Marien Ngouabi, en optant pour le droit public, spécialité «Études internationales et communautaires». En 2014, il décroche sa licence et poursuit en maîtrise qu’il obtient en 2016.
De 2019 à 2021, il est auditeur de justice et poursuit une formation professionnelle en magistrature, à l’Enam (École nationale d’administration et de magistrature), qu’il conclut avec un «master professionnel en cyberdroit». Et depuis 2022, il est formateur «en répression de la cybercriminalité et criminalité organisée dans le cyberespace», à l’École nationale supérieure de police. De 2024 à 2025, il a consolidé sa formation dans ce domaine à la «University of Reading» du Canada.
Murphy Fred Viclaire Miékountima Sémo participe à des colloques, forums et autres rendez-vous au pays et à travers le monde, en qualité d’expert en droit du numérique ou en répression de la cybercriminalité. «Mon intérêt pour le droit du numérique est, avant tout, le fruit d’une conviction profonde: la justice du 21ème siècle ne peut être équitable, impartiale et humaine que si elle s’appuie sur les outils de son temps l’intelligence artificielle, la digitalisation et la souveraineté numérique», soutient-il. D’où sa passion pour le numérique.

«Mon rêve, c’est de voir notre système judiciaire se doter de tous les moyens technologiques nécessaires pour rendre des décisions plus rapides, plus justes et plus transparentes. Mais, pour atteindre cet idéal, je suis convaincu que les magistrats doivent être formés et transformés, sans jamais être déformés, c’est-à-dire qu’ils doivent s’adapter aux mutations technologiques, tout en préservant l’essence même de la justice: l’équité et l’humanité», pense-t-il.
Selon lui, c’est cette vision qui l’a conduit à consacrer son mémoire de fin de cycle à la question du juge face à la cybercriminalité au Congo, un travail qu’il a approfondi et publié sous forme d’ouvrage aux Éditions L’Harmattan, et qui est intitulé: «Le juge et la cybercriminalité au Congo». «À travers cette recherche, j’ai voulu mettre en lumière les défis auxquels le magistrat congolais est confronté, face aux infractions numériques et proposer des pistes concrètes pour une justice mieux outillée et plus résiliente», précise-t-il.
«Mon engagement s’exprime également dans mes fonctions d’enseignant à l’École nationale supérieure de police et de secrétaire général du Réseau national des magistrats congolais en Intelligence artificielle et cybersécurité, où je milite pour une montée en compétence des acteurs judiciaires sur les enjeux du numérique. À travers ces missions, j’ai compris que le droit du numérique n’est pas seulement une discipline technique: c’est un levier de modernisation, de souveraineté et de dignité pour nos institutions. En somme, mon intérêt pour le droit du numérique naît d’une volonté claire: bâtir une justice moderne, souveraine et profondément humaine, où la technologie ne remplace pas le juge, mais l’assiste dans sa mission de vérité et d’équité», soutient-il.
Urbain NZABANI
Contact: Murphy Semo








