Parti politique La chaîne

Pour Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou,  «l’Etat congolais est en pleine ruine»

Le président du parti politique La chaîne, situé à l’opposition, le député Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou, est sorti de son long silence,  en tenant une conférence de presse, samedi 14 décembre 2024, au siège de son parti, au centre-ville de Brazzaville, en présence de ses cadres. Le deuxième secrétaire du bureau de l’assemblée nationale a fait un cinglant réquisitoire sur «la situation combien gravissime de ruine à tous points de vue que connaît l’Etat congolais,  particulièrement depuis le début de l’année 2024». Il a proposé des pistes de solutions pour s’en sortir.

Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou a démarré sa conférence de presse, en présentant d’abord ses «sincères excuses à l’ensemble du peuple congolais, pour avoir gardé si longtemps ce silence qui est devenu un silence coupable, surtout avec la situation de péril que court le Congo».
Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou
Une vue de la conférence de presse de Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou
Entrant ensuite dans le vif du sujet, il a rappelé avoir déjà tiré la sonnette d’alarme sur la situation socio-économique difficile du pays. «Je l’avais dit et le redis encore aujourd’hui: l’heure est extrêmement grave. Pourtant, Dieu seul sait, en décembre 2018, au Palais des congrès de Brazzaville, lors de la cérémonie de la journée du militant, organisée par notre parti, j’avais abondamment épilogué sur la mauvaise gestion du pays et donné l’alerte qu’on était au bord du chaos général, afin que le gouvernement se ressaisisse, pour changer de cap.
Aujourd’hui, l’occasion est tout aussi indiquée pour rappeler qu’en février 2010, notre pays, toujours confronté et englué dans ses problèmes récurrents de dette, avait obtenu de la Banque mondiale et du F.m.i (Fonds monétaire international), l’allègement de sa dette au titre de ce que l’on avait appelé abusivement l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés mais que le bon sens commande d’appeler initiative d’un pays appauvri très endetté, car au vu de l’étendue de nos richesses, nous ne sommes pas un pays pauvre, mais un pays appauvri. La décision de ces deux institutions avait généré à notre pays, une épargne globale au titre du service de la dette d’un montant de 1,9 milliard de dollars américains, soit environ 1.000 milliards de francs Cfa, faisant passer à cette époque, notre dette extérieure à 2,4 milliards de dollars, soit 1.200 milliards de francs Cfa. Depuis huit mois, nous assistons à la descente aux enfers de notre pays, car il est profondément malade et en voici le triste constat», a-t-il indiqué.
Au plan social, le président de La chaîne est très critique sur la politique concernant la jeunesse. «Malgré la crise structurelle de l’emploi vécue par de nombreux jeunes congolais, le gouvernement préfère relever l’âge d’admission à la retraite, ce qui ne permet pas à ces jeunes d’accéder à la vie active, tout en les maintenant sous dépendance, moyennant tee-shirts et petits subsides, particulièrement au moment des campagnes électorales, dont la ruse consiste à les faire vivre de faux espoirs, par des slogans creux tels que: année de la jeunesse; l’agriculture priorité des priorités; l’auto-suffisance alimentaire en l’an 2000; l’émergence en l’an 2025, etc».
Sur le plan financier, Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou pense que «nous faisons face à une crise financière qui s’est transformée en cessation de paiement. En effet, l’Etat vit depuis le début de l’année 2024 particulièrement, la plus grande crise financière de son histoire post-électorale. Les finances publiques vont très mal sous l’effet conjugué du surendettement du pays et d’une gouvernance mal éclairée. Ce surendettement explique, malheureusement aujourd’hui, la multiplication des problèmes d’insolvabilité et de défaut de liquidité qui ont plutôt servi à enrichir les hommes du pouvoir et les écuries, en vue de la conservation du pouvoir, en se transformant en un état de fausse cessation de paiement.
Cet état de fausse cessation de paiement a été voulu et préparé, pour rendre les Congolais mendiants et nécessiteux, induisant ainsi l’accumulation d’impayés dans le règlement des créances et des salaires dans la quasi-totalité des secteurs publics de la vie nationale».
Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou
Quelles pistes de solution devant cette situation?

Répondant aux journalistes, Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou suggère qu’«il faut placer le Congo en soins intensifs. Et mes prescriptions appellent des solutions drastiques, courageuses et urgentes, pour assainir nos finances publiques. En voici quelques pistes de solutions que je qualifie d’urgence nationale: diminuer drastiquement le train de vie de l’Etat par le passage de l’actuel gouvernement pléthorique de 38 membres à 25 au maximum; faire un audit des possibilités financières de l’Etat et de l’ensemble des engagements publics, afin d’avoir une situation financière nette du pays, pour avoir une idée nette de ses possibilités réelles; passer par la maîtrise et la rationalisation de la dépense publique, afin de poursuivre les objectifs; renoncer systématiquement au recours à l’endettement, au risque de rendre encore et encore plus explosif notre surendettement; négocier des moratoires de règlement de notre dette publique avec nos créanciers, en tenant bien évidemment compte du résultat de l’audit commandé; rétablir l’autorité de l’Etat, en s’appuyant sur un système judiciaire implacable, qui a mission de débusquer tous les détourneurs de derniers publics, avec un objectif clair de tolérance zéro; prescrire aux régies financières, la mission d’explorer, de fond en comble, toutes les possibilités d’entrée de fonds au bénéfice du trésor public, avec des objectifs mensuels précis et une obligation de résultats; observer rigoureusement la doctrine d’unicité de caisse en matière de recettes publiques, car il faut en finir avec la pratique des caisses parallèles; supprimer certaines gratuités accordées à l’élite politique et militaire nationale (électricité, eau…); donner une certaine souveraineté dans la gestion de nos ressources naturelles et de certains partenariats qui sont encore liés malheureusement aux accords coloniaux ou aux accords dont nous subissons la loi des partenaires plus forts».

Propos recueillis par Luze Ernest BAKALA

Joseph Kignoumbi Kia M’Boungou 01 Conférence de presse

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