Suite au drame du Stade d’Ornano, le Maître des horloges a indiqué qu’il y a l’histoire et il y a l’avenir. Pour l’histoire, c’est acté, des jeunes sont morts pour avoir répondu à l’appel de l’Etat. Ils sont morts et leur histoire s’est définitivement arrêtée sur un terrain de sport. Mais, leur mort ouvre une nouvelle histoire pour l’avenir. Pour l’avenir, il faut mettre en évidence les causes d’une telle catastrophe et «tirer les conséquences et les leçons utiles». Lesquelles?
Prométhée se souvient avoir suivi, il y a quelques années, une discussion sur l’avenir du pays. Un éphémère racontait que toutes les simulations qu’il faisait avec son équipe sur l’avenir probable du Congo, conduisaient à une seule et unique variable cible, la jeunesse. Les évènements du Stade d’Ornano viennent confirmer la robustesse de cette variable dans le développement du Congo. Quelle est donc la problématique de la jeunesse de céans? Comment des jeunes à la recherche d’un emploi peuvent-ils mourir aussi tristement? Quel est l’avenir de la jeunesse congolaise? Quel est l’avenir du Congo?
La Cité de céans souffre d’une difficulté majeure, la difficulté structurelle de mettre en place un système productif endogène par l’investissement national dans l’école, la citoyenneté, la santé, les infrastructures et l’entreprise, aux fins de générer des revenus nationaux.
Sous nos yeux, il y a de plus en plus de jeunes qui vont à l’école. Mais, quelle école? Délabrée, archaïque, qui ne forme à aucun métier, avec des formateurs qui n’en sont pas. Une école qui ne sait pas pourquoi elle est une école. La conséquence est immédiate: une cohorte de diplômés sans-emplois; une cohorte de diplômés qui ne savent rien faire; une cohorte d’exclus du système scolaire; une cohorte de kuluna et de bébés noirs; des incivilités redoutables, presqu’à tous les niveaux.
L’avenir, c’est d’abord libérer les énergies, révéler les talents en vue de l’efficacité collective. Il y a lieu de méditer sur l’appel des intellectuels de céans relatif au changement du logiciel mental dans le pays. Ensuite, il y a lieu de reconfigurer la construction de l’économie nationale.
Tant que l’on n’aura pas intériorisé que seule la production endogène des biens et services, sous l’éclairage de la science et de la technologie, dans un milieu infrastructurel et sanitaire adéquat, avec un capital humain patriote, est la condition robuste du développement économique, l’avenir sera toujours sombre, le ratio de dépendance démographique sera toujours élevé et les jeunes seront toujours des cailloux dans les chaussures des autorités.
L’avenir, c’est donner de l’espoir aux jeunes; l’avenir, c’est donner aux jeunes ce dont ils ont besoin aujourd’hui, pour être des hommes demain. «Ce dont la jeunesse a besoin, c’est qu’on lui dise qu’il y a un bateau en construction dans sa propre cale sèche mentale, et que ce bateau est destiné à prendre la mer», selon le joli mot de Aldo Leopold.

Prométhée

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