Philosophe, politiste, romancier et prêtre, l’abbé Crépin Gyscard Gandou d’Isseret, docteur en philosophie et déjà auteur, depuis 2009, d’au moins sept ouvrages, a signé, aux Editions L’Harmattan Paris, en France, dans la collection «Ouverture Philosophique», deux essais complémentaires sur la philosophie politique, intitulés, «Le fondement de l’idée de paix perpétuelle», publié en mai 2023, et «La paix perpétuelle» (juin 2023). Préfacés par le Prof Théophile Obenga, les deux ouvrages, disponibles également en version électronique auprès de l’éditeur, ont été présentés lors d’une conféfrence suivie de dédicace, vendredi 20 octobre 2023, à l’Hôtel Saint François de Paul, à Brazzaville, en présence du monde universitaire, religieux, politique et des étudiants, dans une modération du Prof Charles Zacharie Bowao et l’animation du groupe folklorique Okwakassa jeunesse de Boundji.
La critique des deux nouvelles publications de l’abbé Crépin Gyscard Gandou d’Isseret a été faite tour-à-tour par les profs Grégoire Léfouoba, politologue et philosophe, et André Patient Bokiba, grand critique littéraire, les deux étant enseignants chercheurs à l’Université Marien Ngouabi. Le préfacier, le Prof Théophile Obenga a également livré son témoignage sur la pensée de l’auteur.
On peut retenir des deux ouvrages du prêtre philosophe de l’Archidiocèse d’Owando que l’auteur a revisité la pensée du grand philosophe allemand Emmanuel Kant, fondateur du criticisme et de la doctrine de l’idéalisme transcendantal dont les idées ont beaucoup influencé l’évolution de la société occidentale, en prônant la réflexion basée sur le «penser par soi-même». L’hospitalité chez l’auteur se manifeste par l’évolution de l’humanité. Pour une paix perpétuelle, Kant a pensé à un gouvernement cosmopolite. En publiant les deux ouvrages, l’abbé Gandou d’Isseret s’est engagé à mettre en valeur la pensée d’Emmanuel Kant.
La paix, la raison et la guerre, telles sont les pensées principales chez Kant répondant à Thomas Hobbs qui présentait l’homme comme un être qui est toujours violent. Il sied d’indiquer que la paix est une finalité de l’action politique, une question de droit. L’auteur note l’intégralité du kantisme, la doctrine philosophique d’Emmanuel Kant, dont la principale dimension est la tolérance. «La paix est un attribut de Dieu… La paix dont il est question ici, ce n’est pas la paix biblique. La paix, ici, c’est la paix politique, c’est-à-dire dans quelle mesure les hommes, différents qu’ils sont, sont-ils en mesure de vivre en harmonie. Nous n’avons pas les mêmes désirs. Nous sommes habités par l’ambition, le défi. C’est cela qui nous caractérise. Alors, comment faire en sorte, malgré nos différences, que nous parvenions à vivre dans une société en parfaite sinon en harmonie. Voilà la question de Kant. De ce point de vue, ce n’est que par l’effort des hommes de se définir les lois à respecter qu’ils peuvent se discipliner, les hommes d’abord, ensuite les Etats», a dit l’abbé Gandou d’Isseret, pour résumer le fond de sa pensée.
A travers ses deux ouvrages sur «la paix perpétuelle», il confirme sa démarche et sa vision philosophiques, en rendant claire la pensée du philosophe allemand. Ce qui est la suite de sa thèse de doctorat présentée à l’Université Marien Ngouabi, en décembre 2020.
Dans les échanges, les participants sont tombés d’accord pour que les ouvrages de l’abbé Gandou d’Isseret soient présentés aux étudiants, afin de poursuivre les discussions. Ecrivain prolixe mais peu connu dans son pays, alors qu’il a une pensée profonde et dense pour faire évoluer la société congolaise, l’abbé Crépin Gyscard Gandou d’Isseret, directeur diocésain de l’Ecole catholique de Brazzaville où il est en mission, a donné la voix aux discussions pour approfondir le sens de sa pensée. Le Prof Théophile Obenga l’a dit avec ses mots.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA