Décédé le jeudi 12 octobre 2023, chez lui, au Quartier Mpissa, dans le deuxième arrondissement Bacongo, à Brazzaville, des suites d’un arrêt cardiaque, Jean-Claude Zounga-Mbongolo, fondateur en 1991 de l’hebdomadaire satirique, «La Rumeur» devenu «La Rue Meurt», dont-il était le directeur de publication et qui a cessé de paraître depuis les années 2010, sera inhumé le samedi 4 novembre 2023, après une messe de requiem en l’église Saint-Pierre Claver de Bacongo.

Né le 16 mai 1955, à Brazzaville, Jean-Claude Zounga-Bongolo, après ses études primaires et secondaires au pays, a fait ses études supérieures, à partir de 1973, d’abord à la Faculté préparatoire de Kiev, dans l’ex-URSS, pour les poursuivre ensuite à l’Institut pédagogique Herzen, à Léningrad, où il obtient un master en philologie, en 1978.
Rentré au pays la même année, il enseigne la langue russe et la philosophie marxiste au Lycée technique Poaty Bernard de Pointe-Noire. En 1982, il repart en URSS dans son institut, pour la préparation d’un doctorat de philosophie, option communisme scientifique, qu’il obtient en 1985. Revenu au Congo en 1986, il est professeur de communisme scientifique à l’Ecole supérieure du Parti congolais du travail (P.c.t) où il dirige en même temps le service «mémoires et thèses».
A partir de 1990, à la faveur du vent démocratique qui souffle sur le continent, il va se lancer dans une nouvelle carrière, le journalisme. Dès 1991, il crée un journal, «La Rumeur», qui intègre la satire comme ligne éditoriale et surtout qui va se distinguer par l’usage de la caricature comme mode d’expression, avec son célèbre personnage Petit David. Après la première guerre civile de novembre 1993-janvier 1994, il rebaptise son journal «La Rue Meurt», en réaction aux actions de la force publique dans les rues des quartiers Sud de la ville capitale, avant l’éclatement de cette guerre entre les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition.
«La Rue Meurt» sera parmi les principaux journaux qui accompagnent les premiers pas de la démocratie au Congo, dans un style qui ne privilégie pas le professionnalisme en tant que tel. Le journal a, en effet, comme slogan: «Dans un kilo de mensonge, il y a gramme de vérité». C’est ce gramme de vérité, enveloppé dans une épaisse couche de ragots, illustrés par des caricatures sarcastiques d’hommes politiques, en plus de commentaires corsés, qui a fait son succès. Jean-Claude Zounga-Mbongolo était un personnage que les dirigeants politiques voulaient avoir dans leurs camps. Il était comme le précurseur des réseaux sociaux: on l’aimait parce qu’il permettait de rire et donc se moquer de ses adversaires politiques, mais ils le haïssaient quand il dirigeait ses critiques contre eux. Un jeu complexe qui l’a mis aux prises avec les acteurs politiques, impactant ainsi sa vie.
Lorsqu’éclate, pour la troisième fois, les hostilités armées à la suite de l’attaque, le 18 décembre 1998, par les rebelles ninjas du pasteur Ntumi, des quartiers Sud de Brazzaville, il se retrouve déplacé dans le Pool où il survit. Il en ressort près d’un an plus tard, affaibli par la maladie et la faim. Il relance son journal dans des conditions difficiles. Victime d’un A.v.c (Accident vasculaire cérébral) en 2012, il se retire de son activité à la tête du journal, pour ne plus jamais y revenir. Durant toutes ces années où il a lutté contre la maladie, le journal ne paraissait plus.
Jean-Claude Zounga-Mbongolo a eu aussi une vie d’homme de lettres. Depuis ses études supérieures en ex-URSS, il s’était exercé à la poésie. Il a publié son premier roman «L’enfant prodigue de Soweto», en 1983, aux Nouvelles Editions Africaines de Dakar. Bien d’autres suivront et il a même laissé des tapuscrits.

Urbain NZABANI

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