Moi, Prométhée, je vous ai parlé de l’engagement politique des intellectuels, suite à un discours de l’un d’entre eux. Et voilà qu’un autre met en évidence la nomenclature des critères selon lesquels les intellectuels sont recrutés par les politiques. Parlons-en.
Le problème des intellectuels, c’est qu’ils ont soudain la mémoire courte, lorsqu’ils quittent les emplois dorés auxquels ils ont eu accès. Surtout, ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes la critique sur les critères en question. On sait qu’ils sont ou ont été, pour certains, directeurs de cabinet, conseillers, secrétaires généraux. Mais, on ne sait pas si, avant leur nomination, ils ont examiné et remis en question les critères sur lesquels ils seraient nommés.
Au centre de la controverse, il y a d’une part, la question centrale de «l’autonomie de l’intellectuel à l’égard de la demande politique» et d’autre part, la demande politique de l’intellectuel, parce qu’il pense incarner la solution. Plus on occupe une position dominante dans le champ intellectuel, plus on pense être nécessairement compétent et indispensable dans le champ politique. Et, lorsque l’expérience tourne court, c’est la faute aux politiques.
Les faits sociaux attestent que dans la plupart des cas, l’intellectuel, en réalité, est plutôt attiré par l’intérêt matériel que lui offre une position haute, que par la défense des valeurs. Il multiplie la critique juste pour attirer l’attention sur lui, parce qu’il ne se sent pas reconnu à sa juste valeur, estime-t-il; parce que le mythe fondateur de l’intellectuel ne s’accomplit pas pour lui.
Alors, il faut qu’il parle; qu’il parle encore et encore! Il faut qu’il éructe. Et quand, malgré cela, le politique ne tourne pas son regard vers lui, il devient «l’éternel opposant et la victime de toujours», selon le mot de l’écrivain tunisien, expert en développement humain et en politique, Mustapha Attia.
Prométhée