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Quand dans une société, vieillir et être retraité deviennent synonymes de misère

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Des retraités pendant leur assemblée générale reclamant le payement régulier de la pension.

Pourtant vieillir et être retraité devraient être synonymes de repos bien mérité, de vie paisible, d’indépendance, de croisières ou de voyages organisés, etc. Bref, jouir du fruit de son travail mené au long de décennies de vie active. Malheureusement, la réalité dans la société congolaise est devenue toute autre. Vieillir et être retraité sont devenus synonymes de perte d’autonomie, de maladie, de disette financière, de manque affectif et donc de misère. C’est la mort lente et douloureuse, infligée par une société devenue insensible au troisième âge. A cette dure réalité s’ajoute la maltraitance. C’est le quotidien des retraités que sont les personnes âgées qui attendent pendant des mois leurs pensions.

La bonne volonté ne suffit pas face à un Etat et à une administration publique qui tournent le dos à la catégorie sociale des retraités et personnes âgées, en leur réservant un traitement méprisant. L’Etat brille par un discours mensonger fait de promesses de prise en charge des retraités, alors que la réalité révèle un traitement d’indignité à leur égard.
Souvent, les mots humanité et dignité sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité et du profit. L’Etat ne remplit plus son devoir, celui de développer, au Congo, une politique de prévoyance et de sécurité sociales qui réserve une place digne aux retraités, c’est-à-dire, ceux et celles qui ont travaillé, cotisé et qui ont dorénavant droit à des pensions de retraite pour le reste de leur vie. Et même si le système de sécurité sociale rencontre des difficultés, ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir? L’Etat devrait déjà trouver des solutions pour épargner à cette catégorie sociale devenue fragile, physiquement et psychologiquement, les difficultés du système de sécurité sociale.
Le gouvernement devrait mettre en place des mesures pour anticiper les contre-coups de ces difficultés de gestion. Ce ne sont pas les ressources qui manquent, même si aujourd’hui le pays est hyper-endetté. En décembre 2011, le Congo avait accordé un prêt d’environ 50 milliards de francs Cfa au Tchad. En novembre 2013, un prêt de 100 milliards de francs Cfa est accordé à la Côte d’Ivoire. Une telle somme d’argent aurait pu financer des produits rentables de la C.n.s.s (Caisse nationale de sécurité sociale) et de la C.r.f (Caisse de retraite des fonctionnaires), dont le bénéfice aurait pu servir à compléter le budget de pension de ces deux structures. Aujourd’hui, on ne serait plus dans les mêmes difficultés. Car, ces pays auraient pu trouver des prêts auprès du Fonds monétaire international (F.m.i) ou d’autres bailleurs internationaux dont c’est le métier et qui ont des moyens pour cela.
C’est dire que, même quand il y a des ressources, on ne pense pas autant aux retraités. La situation est devenue catastrophique pour eux. Leurs économies fondent comme neige au soleil. Ils sont en perte d’autonomie. On s’indigne du nombre de décès provoqués par les maladies cardiovasculaires parmi eux. Il faut agir et vite. S’ils sont payés régulièrement, ces pensionnés peuvent promouvoir de saintes habitudes cardiaques, en apportant de petits changements à leur mode de vie, comme adopter une alimentation saine et faire des exercices physiques régulièrement.
En adoptant la journée du cœur, célébrée le 29 septembre de chaque année, les Nations unies visent comme objectif de stopper la première cause de mortalité dans le monde, les maladies cardiovasculaires. C’est pour exiger des mesures, afin de sauver des vies. L’Onu a aussi institué, en 1990, une journée internationale des personnes âgées, pour sensibiliser le public aux questions touchant les personnes âgées, telles que la sénescence et la maltraitance, et pour apprécier leurs contributions à la marche de la société. La journée met, également, en avant le rôle essentiel de ces personnes âgées en tant que ressource précieuse au sein des communautés, pour valoriser leur image.
Les personnes âgées vieillissent et murissent. Elles ont parcouru des épreuves, acquis beaucoup de connaissances et forgé une expérience de vie. Avec l’âge vient la sagesse. Leurs conseils et leurs histoires peuvent servir d’inspiration pour les jeunes générations, tout en visant un avenir meilleur pour tous. Les retraités ne sont pas intransigeants, ils n’ont besoin que de leurs pensions régulièrement chaque mois.

Martin
BALOUATA-MALEKA

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